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COP28 : accord historique sur une transition hors des énergies fossiles

Les nuits blanches ont payé. Cinq minutes à peine après l’ouverture de la plénière finale de la COP28, son président Sultan al Jaber a annoncé, sous une salve d’applaudissements, que le texte principal de la 28e conférence de l’ONU pour le climat était adopté

Dès l’ouverture de la plénière de la COP28, qui a démarré vers 11h10 à Dubaï, son président Sultan al Jaber a annoncé l’adoption du nouveau texte, publié un peu plus tôt. Un accord de compromis, qui ne mentionne pas la sortie progressive (« phase out »), mais la transition hors (« transition away ») des énergies fossiles.

Les nuits blanches ont payé. Cinq minutes à peine après l’ouverture de la plénière finale de la COP28, son président Sultan al Jaber a annoncé, sous une salve d’applaudissements, que le texte principal de la 28e conférence de l’ONU pour le climat était adopté. Une décision « historique pour accélérer l’action climatique », s’est-il félicité. 

Ce texte, le « bilan mondial » de l’Accord de Paris, comporte, pour la toute première fois dans une décision de COP, la mention d’une sortie des énergies fossiles. Cheffe de file de la délégation française, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a salué « une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique ».

« Le texte appelle pour la première fois à la sortie progressive des énergies fossiles, en cohérence avec l’objectif de 1,5 degré. C’est la première fois que tous les pays convergent sur ce point », a-t-elle également déclaré.

Ce nouveau texte avait été publié un peu après 7 heures du matin ce mercredi. La présidence avait manifestement travaillé toute la nuit, en rencontres bilatérales avec les 195 Etats membres. S’assurant ainsi d’un accord de chacun, et permettant ce dénouement inattendu. 

Comme il fallait s’y attendre, c’est toutefois un texte de compromis. Sultan al Jaber s’était fixé comme objectif d’obtenir une mention des énergies fossiles, et en avait fait l’un des marqueurs du succès de la grand-messe climatique onusienne.

Subtiles nuances

Après le tollé suscité par le texte publié lundi soir, jugé beaucoup trop faible par de nombreux pays, l’accord ne mentionne toutefois pas la sortie progressive (« phase out ») des fossiles. Il « invite » les pays à « engager leur transition en dehors (« transition away », NDLR) des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément aux préconisations scientifiques ».

« Phase out », « transition away » : au-delà des débats sur la façon de traduire ces termes en français, les nuances subtiles qui existent entre les deux termes reflètent la difficulté à sortir de l’impasse où les négociations semblaient s’enliser. Face au volontarisme du bloc constitué de l’Union européenne, des petits Etats insulaires (Aosis), et de certains pays d’Amérique latine, qui poussaient pour une formulation ambitieuse, les pays producteurs de pétrole, Arabie saoudite en tête, ne voulaient pas en entendre parler. Avec cette nouvelle formulation, Sultan al Jaber a réussi à rallier les extrêmes.

Chaque mot du texte a été pesé, de manière à prendre en compte les lignes rouges de chaque partie et obtenir le consensus. Il appelle à accélérer la transition « dans cette décennie cruciale » – une exigence des pays les plus volontaristes, face à l’urgence. Il évoque également le triplement des capacités mondiales d’énergies renouvelables et le doublement de l’efficacité énergétique d’ici à 2030, la réduction du charbon (déjà actée à la COP26 de Glasgow), la fin des subventions inutiles aux énergies fossiles.

Source : lesechos.fr

Communiqué de presse officielle

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