Le contrôle parental se présente aujourd’hui comme une question majeure à l’ère du numérique et de la digitalisation. Les parents 3.0, nourrissent des craintes légitimes en ce qui concerne l’utilisation d’Internet par leurs progénitures.
Il s’agit à travers cette réflexion de Pancras Zoutchégbé journaliste, de proposer des approches de solutions utiles au contrôle parental nécessaire.
L’accès libre à l’information de toutes sortes à travers les différentes plateformes et la facilité de l’interaction entre les hommes est de nos jours une évidence.
Grâce à sa fluidité, le digital permet une dynamisation des activités humaines, une élimination de presque toutes les barrières et une aisance de communication.
A l’ère actuelle où l’on parle surtout d’économie numérique dans les pays du monde entier, Internet est incontestablement indétrônable. Combien de secteurs vitaux, de métiers exercés dans le monde ne dépendent-ils pas exclusivement du digital ? D’ailleurs, il est presque impossible d’imaginer aujourd’hui un monde sans Internet. Le bouleversement serait de taille en tout cas. Les effets de l’interruption mondiale de quelques heures, intervenue en 2021, montrent à suffisance la dépendance de l’humanité à cet outil.
Internet se présente aujourd’hui comme un véritable outil d’autonomisation en ce qui concerne l’accès à la connaissance, surtout pour les plus jeunes, grâce à l’hyper-libéralisation de l’information dans les domaines dont la science, la musique, les sports, et autres arts de tout genre. Il est indéniable que ce moyen, occupe une place déterminante dans la suscitation du goût à l’apprentissage, dans la révélation de talents, dans l’aiguisement des aptitudes des mineurs.
Cependant, l’on ne pourrait parler d’Internet sans évoquer sa nature de médaille à double face.
Le monde libre du web, le revers de la médaille.
La possibilité de diffusion de contenus peu recommandables, surtout pour les mineurs, est une menace réelle du web. L’initiation des enfants, naïfs, innocents et peu informés, à des pratiques dangereuses, s’avère moins complexe aujourd’hui.
Il suffit d’un clic pour qu’un mineur ait accès à une page à même de le diriger vers un site de contenus explicites pour adultes, ou d’association de malfaiteur de tout genre, auquel il pourrait développer une addiction de par sa curiosité. Une discussion, un contact, avec des personnes ou des plateformes, aux objectifs très peu sains, peuvent drastiquement affecter psychologiquement et inciter le mineur à commettre les actes les plus extrêmes, nuisibles, non seulement pour son entourage immédiat mais aussi pour un niveau d’impact plus élevé.
Toute fois, on peut prévenir…
L’on est en mesure de se demander s’il n’est pas possible d’exiger un minimum de filtre pour éviter l’accès de certains sites aux plus jeunes. Des efforts de prévention s’effectuent.
Ce tableau ainsi brièvement présenté, permet de se rendre compte de la complexité du rôle des parents dans la protection de leurs enfants. Le contrôle parental qui n’était déjà pas un exercice facile, l’est encore moins avec l’hégémonie du web.
L’épine des parents
Dans cet exercice de réflexion, il faut remarquer que pour autant, Internet n’est guère le principal problème des parents. Il n’en est d’ailleurs pas un, puisqu’il peut être perçu comme un simple canal merveilleux aux multiples avantages.
La diffusion de certaines informations incompatibles avec le mineur est le principal nerf de la complexité du contrôle parental à l’époque du digital.
Il faut constater que cet outil permet non seulement de démystifier, de dévoiler certaines informations qui jusque dans un passé récent, n’étaient réservées qu’aux adultes capables du discernement, mais aussi de la présenter parfois sous une forme plus incitative à l’action, qu’instructive.
Le contrôle parental, un véritable mais résoluble challenge à l’ère du digital.
Face à la problématique de « l’optimisation du contrôle parental à l’ère d’Internet », l’urgence est de penser à un arsenal d’actions possibles à mettre en place pour permettre aux parents d’actualiser leurs stratégies.
Il serait aujourd’hui utile de changer de paradigme en adoptant une posture d’implication manifeste des enfants dans leur propre éducation. Les mineurs ont aujourd’hui à participer à leur orientation, à leur éducation.
Les parents disposent de nos jours, de plusieurs ‘’Parental control tools’’ pour être accompagnés dans cette tâche. Il s’agit de logiciels permettant aux parents de surveiller, de limiter, la connectivité des mineurs, mais aussi de restreindre le périmètre de navigation de ces derniers sur le web.
Ces outils, véritables accompagnateurs n’éradiquent pas à eux seuls le risque que les mineurs soient exposés à des informations nuisibles pour leur processus de croissance. De plus, faibles de leurs limites, les logiciels de contrôle parental sont parfois contournables par les mineurs les plus surdoués.
Pancras Zountchégbé, journaliste
Il va sans dire que l’utilisation des outils digitaux de contrôle parental est à promouvoir, mais ne représente pas pour autant la solution définitive pour l’optimisation des moyens de protection des mineurs à travers le contrôle parental.
Quid du dialogue parent-enfant ?
En plus des Parental control tools, le dialogue parent-enfant, se présente comme un levier déterminant à développer davantage dans l’optique d’impliquer les mineurs dans leur éducation. Après avoir compris que la curiosité est le facteur de déclic pouvant pousser et exposer le mineur à une information incorrectement donnée, il est donc clair qu’il faut habituer de plus en plus les adultes à l’ouverture du dialogue avec leurs enfants.
Il est important que les parents puissent convaincre leurs progénitures de leur ouverture à écouter les préoccupations les plus intimes et profondes.
La conception selon laquelle il est nécessaire d’instaurer une crainte du parent par l’enfant, dévoile ses limites et serait contreproductive, à cette ère.
Les parents ont à recueillir aussi les avis des mineurs sur les questions les plus sensibles, afin d’identifier les Bad informations reçues sur Internet, à corriger, et les zones d’ombres à étayer avec la meilleure information.
Occuper les enfants!
Enfin, il est important pour les parents, de veiller à occuper les temps libres de leurs enfants par des activités extrascolaires saines, du sport, de la musique et d’autres types d’arts. Un mineur oisif a plus de facilité à développer son ingéniosité et sa curiosité pour des sujets plus denses que son esprit de discernement.
Il n’est surtout pas à recommander à un parent d’interdire l’utilisation d’Internet, au risque de priver son enfant de connaissances, d’opportunités et d’espaces de révélation.
La question de la protection des mineurs à l’ère d’Internet est un chalenge majeur, mais peut être solutionnée avec de la méthode.
A l’heure où au Bénin, plusieurs actions sont mises en œuvres pour vulgariser l’accès à internet, l’une des questions à travailler serait l’actualisation des connaissances des parents, et en l’occurrence ceux des milieux ruraux.
Pancras ZOUNTCHEGBE, journaliste