Le gaspillage alimentaire, ce n’est pas seulement la perte de denrées. Cela implique aussi les ressources nécessaires pour produire lesdites denrées : eau, énergie, terre, main d’œuvre, capital… À cela viennent s’ajouter les émissions de gaz à effet de serre liés à leur production.
À qui la faute ?
À tous. À l’ensemble de la filière. Du producteur au consommateur, en passant par la transformation, les chaines de distribution, les restaurants…
Pourquoi ? Les raisons sont multiples : surproduction, défaut de conservation, pertes lors des récoltes, rejet des produits « moches », mauvaise gestion des stocks, surconsommation…
Et concrètement qu’est-ce que cela signifie ?
Les aliments finissent dans les poubelles des consommateurs et revendeurs. Pire, ils pourrissent en raison des difficultés de transport et/ou mauvaises pratiques agricoles.
Les sols sont exploités “pour rien”. Les ressources en eau et en énergie sont gaspillées.
L’impact sur le réchauffement climatique est aussi bien présent. En effet, le CO2 émis lors de la production de ces aliments non consommés vient aggraver la situation.
Le saviez-vous ? Il faut 13 litres d’eau pour produire une tomate et il en faut 50 pour produire une orange.
Le saviez-vous ? Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3ème plus grand pollueur au monde. Il est responsable de l’émission de 3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre par an.
Que faire au quotidien ?
Réduire le gaspillage alimentaire, c’est concrètement contribuer aux Objectifs de développement durable. Notamment : Pas de pauvreté (n°1), Faim zéro (n°2), Consommation et production responsable (n°12) et Lutte contre les effets du changement climatique (n°13).
Consommer de manière responsable : acheter et consommer uniquement ce dont on a besoin
– Acheter des fruit ou légumes de formes irrégulières
– Réutiliser les restes ou faire du compost
– Se renseigner sur la signification des dates de péremption/limite d’utilisation (voir ci-dessous)
« Date limite de consommation »…
… correspond à la date avant laquelle il faut consommer le produit.
« À consommer de préférence avant le »…
… signifie que la qualité sera optimale jusqu’à cette date, mais passé la date, le produit pourra toujours être consommé.
« À vendre avant le » …
… est une mention destinée aux revendeurs ou fabricants, pour la gestion des stocks.
La lutte contre le gaspillage commence à la source
La COI a notamment mis en place des actions au plus près des producteurs. Dans le cadre du projet SmartFish financé par l’Union européenne, la COI s’est intéressée à la filière des crabes de mangroves. Grâce à des techniques simples de capture, de manipulation et de stockage, les pertes post-captures ont pu diminuer d’un tiers. C’est un gain de revenus pour les pêcheurs.
Mais c’est aussi sur l’ensemble des circuits qu’il convient de travailler. À travers le PRESAN, la COI promeut une approche systémique de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Concrètement, il s’agit de travailler sur toute la filière, du champ à l’assiette en passant par les circuits de distribution. L’éducation à la nutrition s’inscrit dans cette dynamique qui, in fine, doit permettre de limiter le gaspillage alimentaire.
En complément, un projet de sécurité alimentaire est mis en œuvre sur financement européen. Ce projet a notamment pour objectif de renforcer les capacités de production agro-alimentaire, de valoriser les filières, d’améliorer les normes phytosanitaires et de contribuer à la santé nutritionnelle des populations, plus particulièrement des enfants et des groupes fragiles
Commission de l’océan indien