SANTÉ

Le cancer du sein : des chiffres alarmants et des enjeux globaux selon l’OMS

Le cancer du sein demeure l’un des plus grands défis de santé publique au niveau mondial. Avec 2,26 millions de nouveaux cas diagnostiqués en 2020 et 670 000 décès en 2022, cette maladie affecte des millions de femmes, à 99 % contre 0,5 à 1 % chez les hommes.

Alors que la moitié des cas surviennent sans facteurs de risque identifiés, l’importance du dépistage précoce et de l’accès à des soins de qualité est cruciale. Face à cette situation alarmante, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est fixé un objectif ambitieux : réduire de 2,5 % par an la mortalité liée au cancer du sein d’ici à 2040, sauvant ainsi des millions de vies.

Le cancer du sein se démarque aujourd’hui comme l’un des principaux enjeux de santé publique mondiale. D’après les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2020, cette maladie a été le cancer le plus diagnostiqué dans le monde, avec 2,26 millions de nouveaux cas.

Affectant principalement les femmes, le cancer du sein représente non seulement une menace pour la santé féminine, mais aussi une cause majeure de mortalité.

Néanmoins, il touche aussi les hommes dans de rares cas, rappelant son caractère universel. En 2022, le cancer du sein a été responsable de 670 000 décès dans le monde, sur 2,3 millions de femmes diagnostiquées positives, soulignant ainsi son statut préoccupant de première cause de cancer chez les femmes dans 157 pays sur 185.

Les progrès dans la réduction de la mortalité

Les efforts déployés dans les pays à revenu élevé pour réduire la mortalité liée au cancer du sein ont porté leurs fruits. Entre les années 1980 et 2020, le taux de mortalité standardisé a diminué de 40 %, grâce à l’amélioration des systèmes de dépistage, de traitement et de sensibilisation.

Une réduction annuelle de 2 à 4 % a été observée dans les pays ayant réussi à prendre en charge la maladie, soulignant ainsi l’importance d’un accès rapide aux soins et d’une sensibilisation accrue.

Le cancer du sein se caractérise par une croissance anormale des cellules mammaires, principalement dans les canaux galactophores ou les lobules producteurs de lait. Lorsque les tumeurs ne sont pas traitées à temps, elles peuvent se propager à d’autres organes, entraînant des métastases potentiellement mortelles.

Les inégalités mondiales dans la lutte contre le cancer du sein

Si les chiffres montrent une avancée dans les pays à revenu élevé, les pays à faible indice de développement humain (IDH) connaissent une situation beaucoup plus préoccupante. Par exemple, dans les pays à IDH très élevé, une femme sur 12 est diagnostiquée d’un cancer du sein au cours de sa vie, avec un taux de mortalité de 1 femme sur 71.

Dans les pays à faible IDH, une femme sur 27 est diagnostiquée, mais la mortalité grimpe à 1 sur 48. Ces chiffres traduisent des disparités frappantes, souvent causées par un manque d’accès au dépistage précoce et aux soins de qualité, ainsi que par des diagnostics tardifs.

Selon la Dre Isabelle Soerjomataram du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS, les femmes des pays à faible IDH ont 50 % moins de chances de recevoir un diagnostic de cancer du sein, mais sont deux fois plus susceptibles d’en mourir comparativement à celles vivant dans des pays à IDH élevé. Ce chiffre met en évidence l’urgence d’assurer un accès équitable aux soins à l’échelle mondiale.

L’objectif de l’OMS pour 2040

Consciente de la nécessité de renforcer les actions contre le cancer du sein, l’OMS a lancé l’Initiative mondiale contre le cancer du sein. Cette initiative vise à réduire la mortalité annuelle de 2,5 % et à éviter ainsi 2,5 millions de décès d’ici 2040.

Atteindre cet objectif permettrait de réduire de 25 % les décès de femmes de moins de 70 ans d’ici 2030, et de 40 % d’ici 2040. Pour y parvenir, l’OMS a établi trois piliers fondamentaux : la promotion de la santé pour un dépistage précoce, un diagnostic rapide, et une prise en charge complète du cancer du sein.

L’alcool, un facteur de risque majeur

L’OMS met également l’accent sur les facteurs de risque modifiables, comme la consommation d’alcool, responsable de près de 40 000 nouveaux cas de cancer du sein dans la seule région européenne en 2020. La consommation d’alcool est l’un des principaux facteurs de risque évitables du cancer du sein.

En réduisant cette consommation, on pourrait significativement limiter les nouveaux cas. Pendant le mois de sensibilisation « octobre rose », l’OMS encourage à faire comprendre que des changements dans le mode de vie, tels que la réduction de la consommation d’alcool, peuvent sauver des vies.

Une charge mondiale croissante

D’ici 2050, l’OMS estime que plus de 35 millions de nouveaux cas de cancer seront diagnostiqués chaque année, soit une augmentation de 77 % par rapport aux 20 millions de cas enregistrés en 2022. Cette augmentation rapide s’explique par le vieillissement et la croissance démographique, ainsi que par l’exposition accrue aux facteurs de risque comme le tabagisme, l’obésité, et la pollution de l’air.

Bien que les pays à IDH élevé voient une hausse de 4,8 millions de nouveaux cas d’ici 2050, c’est dans les pays à faible et moyen IDH que la charge augmentera proportionnellement le plus, avec une hausse respective de 142 % et 99 %.

Le cancer du sein demeure une priorité mondiale en matière de santé publique, avec des chiffres qui révèlent des disparités inquiétantes entre les différentes régions du monde. Alors que des progrès significatifs ont été réalisés dans les pays à revenu élevé, la lutte contre le cancer du sein dans les pays à faible IDH reste complexe.

L’objectif ambitieux de l’OMS, de réduire la mortalité par cancer du sein de 2,5 % par an, montre que l’espoir est encore permis, à condition que des efforts soutenus soient déployés pour améliorer la sensibilisation, le dépistage et l’accès aux soins partout dans le monde.

Pour élargir les services dédiés à cette maladie, il est essentiel que chaque pays définisse des priorités et investisse de manière stratégique, en tenant compte de son fardeau épidémiologique et des ressources de son système de santé.

À l’occasion du Mois de sensibilisation au cancer du sein, Octobre rose, profitez des outils et ressources proposés par l’OMS pour renforcer les efforts en matière de sensibilisation, de dépistage précoce, de traitement et de soins palliatifs liés à cette maladie.

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