ENTRETIEN

Axel Jérémy ITCHANI, Géophysicien : « dans la région de Dakar, la nappe superficielle d’eau n’est plus exploitée »

Nous avons rencontré des chercheurs, des acteurs de la société dans le cadre du Forum Mondial de l’Eau 2022. Tenu à Dakar du 21 au 25 mars 2022, c’était une excellente occasion d’aborder les différentes problématiques liées à l’accès à l’eau dans le monde. Ce forum a porté sur la sécurité de l’eau pour la paix et le développement.
Dans ce deuxième entretien, nous avons reçu Axel Jérémy ITCHANI. Il est enseignant chercheur en géophysique environnementale d’exploration au sein du département de géologie, à l’Université Cheikh Anta Diop, au Sénégal. Entretien avec Giraud Togbé.


Axel Jérémy ITCHANI qu’est-ce qui justifie votre présence ici ?


Ce qui justifie ma présence au niveau du stand de l’UNESCO est en rapport avec les activités académiques. Dans le cadre du forum mondial de l’eau et en partenariat avec l’UNESCO, j’avais bien voulu proposer aux différentes personnes qui participeront à cette conférence, de visualiser d’eux-mêmes un modèle d’aquifère. L’aquifère est une formation géologique qui contient de l’eau.
Le but était de faire comprendre à chacun d’où vient exactement l’eau que nous consommons et aussi de savoir les impacts environnementaux, en termes de production qui peuvent impacter cette eau que nous avons au sous-sol (les eaux souterraines). Aux termes donc de nos travaux, chacun saura à travers ce modèle d’aquifère, en réalité ce qui crée les inondations ainsi que la pollution à Dakar.

Aujourd’hui quelle est la place des jeunes dans la recherche sur l’eau ?


De façon générale, les jeunes sont le plus impliqués dans cette recherche de l’eau. Je dis cela en me basant sur le nombre d’étudiants que nous avons en master. Les candidatures ne font qu’augmenter de plus en plus au département de géologie de l’université Cheikh Anta Diop. Il y a un master qui forme des spécialistes en hydrogéologie et ces candidatures se font par recrutement (par étude de dossier).

Le nombre de personnes s’accroît chaque année. Ce qui montre l’enthousiasme des jeunes à s’impliquer dans ces recherches en eau. On peut également remarquer l’affluence des jeunes dans certaines associations tout comme le pôle eau , qui regroupe les experts en la matière et dont les jeunes sont de plus en plus comptés.

Je peux donc dire que les jeunes ont une place prépondérante dans la recherche scientifique et surtout en eau.

Axel Jérémy ITCHANI. Il est enseignant chercheur en géophysique environnementale d’exploration au sein du département de géologie, à l’Université Cheikh Anta Diop au Sénégal

On parle de la problématique de l’eau, quel est le défi majeur auquel le monde est confronté en la matière ?
Les défis majeurs dépendent de la région dans laquelle vous vous trouvez. Parlant de notre contexte spécifique qui est le Sénégal, c’est souvent un problème de la qualité de la ressource qui se pose.

Par exemple, dans la région de Dakar, la nappe superficielle d’eau n’est plus exploitée. Car, elle est fortement polluée par les déchets humains. L’autre challenge qui est extrêmement important, c’est l’avancement du VISEAU salé, qui permettra d’avoir l’eau fraîche contaminée par l’eau salée. Ce qui n’est donc plus accessible à tous.

Axel Jérémy ITCHANI

Je dirai qu’il faut que nous ayons confiance en notre jeunesse, puisqu’ils sont pleins de potentiels et d’innovations. J’en ai observé parmi mes étudiants. Suite aux propos du président Macky Sall, à l’ouverture de cette conférence, je crois qu’on devrait penser à développer des systèmes plus innovants pour réduire la consommation de l’eau.

Et je pense que c’est de là que nous verrons la place de la jeunesse avec l’utilisation de nouvelles technologies (machine Learning, l’intelligence artificielle, la démocratisation des computers,…). Ceci pour le développement des outils de détection de l’eau localement.


Propos recueillis par Giraud Togbé

Transcription Ricardo Domingo

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