ENTRETIEN

Louis Etienne Diouf, représentant de l’ONG Agri Sud Internationale : «  il faut préciser qu’il y a les problèmes de l’eau et ceux liés à la consommation durable »

Il fallait aussi retourner auprès de ces acteurs afin de partager avec eux les conclusions de ce document là pour qu’ils puissent vraiment s’imprégner de  ce qui se fait sur le plan national.

Louis Etienne Diouf est membre de la DYTAES et coordonnateur de l’étape de Fatick de la caravane nationale agroécologique. Dans cette interview avec Giraud Togbé il revient sur les activités prévues à l’occasion dans la région de Fatick.

All For Science : L’étape de FATICK s’ouvre aujourd’hui pour le projet de la Dynamique de Transition Agro Ecologique au Sénégal (DYATES). Il s’agit de quoi ?

Louis Etienne Diouf : Il s’agit pour nous aujourd’hui d’aller à la rencontre des acteurs à la suite de la caravane qui a été organisée en 2019 et qui nous avait permis de rédiger un document de contribution que nous nous mettons au profit de l’agro écologique au Sénégal.

Nous étions partis à la rencontre de ces acteurs pour recueillir leur problématique et leurs propositions. Aujourd’hui, ce document a été confectionné et remis au Président de la République. Il fallait aussi retourner auprès de ces acteurs afin de partager avec eux les conclusions de ce document là pour qu’ils puissent vraiment s’imprégner de  ce qui se fait sur le plan national.

Deuxièmement, c’est de montrer que cette dynamique ne doit pas être l’apanage des ONG et de ceux qui sont au niveau national, mais aussi de ceux qui sont au niveau des  bases, au niveau local. C’est pourquoi nous pensons qu’au-delà de la  DYTAES du niveau national, qu’il faut créer une dynamique locale ; ce qu’on appelle DYTAEL (Dynamique pour l’intransition locale).

Quelles sont les activités prévues pour l’étape de FATICK ?

Les activités prévues pour l’étape de FATICK sont entre autres le lancement de l’agenda, notamment l’ouverture avec les autorités, ensuite montrer depuis 2019 ce qui a été fait sur le plan national et qui concerne la DYTAES ; les activités nationales comme internationales.

 Nous allons aussi montrer aux acteurs présents, quelques initiatives qui se font sur le territoire de FATICK. Nous allons donc leurs partager et échanger par rapport à cela et aller vers d’autres discussions afin de trouver des idées relatives aux grandes problématiques. Il faut préciser qu’il y a les problèmes de l’eau et ceux liés à la consommation durable.

Demain, nous irons sur le terrain pour voir d’autres acteurs qui sont sur nos propres périmètres. Donc nous verrons ce qu’ils font de spécial et partager avec eux leurs expériences et remonter pour faire une synthèse de la journée sur ce que les gens ont vu sur le terrain.

 Et le troisième jour, nous allons revenir pour d’abord partager les visions du CIRAD avec les acteurs ensuite aller vers la mise en place de cette DYTAEL, tout en définissant sa vision et enfin élaborer une feuille de route qui permettrait de mettre en œuvre cette vision.

Alors quel est le résultat attendu pour ces visites de terrain ?

Quand on parle de visite de terrain, c’est de voir. Donc les visites de terrain, c’est d’aller découvrir des expériences sur le terrain pour les capitaliser en retour.

Visite de terrain dans la commune de Diofor

Aujourd’hui au plan local, quels sont les enjeux de l’agro écologie ?

Les défis de l’agro écologique c’est comment avoir une consommation durable de produits sains, et pour que les populations puissent consommer des produits qui sont issus de l’agro écologie et qui sont vraiment de bonne qualité.

Quelqu’un disait : « le bol est en danger et le danger est dans le bol » ; ce qui veut dire que nous avons un problème d’insécurité alimentaire. En dehors de ce problème d’insécurité alimentaire, si aujourd’hui dans ce bol qui nous permet de consommer on a des produits issus de l’agriculture mais qui sont cultivés avec l’ensemble des engrais chimiques ; ça veut dire donc que le bol est un danger pour nous-mêmes.

Louis Etienne Diouf

 C’est par exemple un véritable enjeu que nous devons prendre en compte dans la mise en œuvre pour une transition agro écologique dans la région de FATICK.

Ce que je veux dire pour conclure c’est que l’agro écologie n’est pas uniquement l’exploitant. L’agro écologie, c’est plutôt l’affaire de tous. C’est l’affaire du producteur qui est dans son champ, du maire, du président du conseil départemental, des services techniques. Si nous voulons avoir un Sénégal vert, il faut que nous tous nous soyons dans la DYTAES.

Propos recueillis par Giraud Togbé

Transcription Ricardo Domingo

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