En Afrique, la tuberculose (TB) reste un enjeu majeur pour la santé publique, aux répercussions désastreuses. D’après l’OMS, en 2021, le continent a comptabilisé environ 10,6 millions de cas inédits et 1,6 million de décès, dont 187 000 concernant les individus vivant avec le VIH. Dans certaines zones, le pourcentage d’incidence peut atteindre 1 000 cas par 100 000 résidents.
Même si 26,3 millions d’individus ont bénéficié de traitement entre 2018 et 2021, la multiplication des cas de tuberculose multirésistante met en lumière le besoin pressant d’accélérer les mesures pour combattre cette épidémie et assurer un accès universel aux services médicaux.
La tuberculose, une maladie infectieuse qui affecte le plus souvent les poumons, est causée par un type de bactérie qui se propage dans l’air lorsque les personnes infectées toussent, éternuent ou crachent. Cette maladie continue de représenter un défi majeur de santé publique en Afrique.
En 2016, la région africaine a enregistré environ 417 000 décès dus à la tuberculose, sur un total mondial de 1,7 million de décès, soit plus de 25 % des décès liés à cette maladie. Cette infection touche particulièrement les adultes dans leurs années les plus productives, mais affecte également tous les groupes d’âge. En 2022, la région africaine a compté pour plus de 26 % des nouveaux cas de tuberculose dans le monde, faisant d’elle l’une des régions les plus touchées après l’Asie du Sud-Est.
En Afrique, la lutte contre la tuberculose est rendue encore plus difficile par la co-infection avec le VIH, ainsi que par l’apparition de la tuberculose multirésistante (TB-MDR). En 2016, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé que 451 551 nouveaux cas de résistance à la rifampicine, le médicament le plus efficace contre la TB, ont été détectés dans la région africaine, illustrant une menace croissante pour la sécurité sanitaire.
Malgré une baisse annuelle de l’incidence mondiale de la tuberculose d’environ 2 %, cette réduction est insuffisante pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie de lutte contre la tuberculose, qui exige un déclin de 4 à 5 % par an. En Afrique, ces efforts doivent être redoublés, notamment en matière de diagnostic et de traitement, pour espérer maîtriser cette maladie d’ici 2030.
Les statistiques et tendances chronologiques de la tuberculose en Afrique selon les rapports de l’OMS
- En Afrique, la tuberculose reste une menace pour la santé avec une augmentation constante des cas au fil des années. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne des tendances préoccupantes, démontrant une progression temporelle des taux d’incidence et de mortalité qui nécessitent un traitement urgent pour mettre fin à cette épidémie sur le continent.
Situation en 2012 : Une crise persistante
En 2012, L’Afrique était déjà au centre de la crise mondiale de la tuberculose. Selon l’OMS, la région africaine présentait le taux d’incidence le plus élevé, avec 255 cas pour 100 000 habitants. L’Afrique du Sud, avec un taux particulièrement alarmant de 1000 cas pour 100 000 habitants, figurait parmi les pays les plus touchés, aux côtés du Zimbabwe (562/100 000), du Botswana (408/100 000), du Gabon (428/100 000). et de la République démocratique du Congo (327/100 000). Cette année-là, on estimait à 1,3 million le nombre de décès dus à la tuberculose dans le monde, dont une large proportion en Afrique subsaharienne.
Les femmes n’étaient pas épargnées par cette épidémie. En 2012, environ 2,9 millions de cas de tuberculose concernaient des femmes dans le monde, représentant 6 % des cas signalés. Le ratio hommes-femmes variait entre 1,0 et 2,1 selon les régions de l’OMS, mais la tranche d’âge la plus touchée était celle des 15-64 ans, les plus productives économiquement. Chez les enfants de moins de 15 ans, 530 000 cas ont été signalés, dont une majorité en Afrique subsaharienne.
Progrès jusqu’en 2016 : un quart des décès mondiaux en Afrique
En 2016, la Région africaine restait parmi les plus affectées par la tuberculose. Dans le monde, parmi les 10,4 millions de cas de tuberculose, 2,5 millions se trouvaient sur le continent africain, constituant un quart des nouveaux cas. Durant cette période, en Afrique, environ 417 000 individus ont perdu la vie en raison de la tuberculose, ce qui représente plus de 25 % des décès mondiaux causés par cette affection.
La co-infection avec le VIH demeurait un enjeu important, puisqu’environ 40 % des mortalités liées au VIH étaient directement liées à la tuberculose. Cette circonstance faisait de la tuberculose le principal facteur de décès parmi les individus atteints du VIH en Afrique.
64 % des nouveaux cas de tuberculose ont été attribués à sept pays africains, incluant le Nigeria et l’Afrique du Sud. Par ailleurs, la tuberculose a affecté un million d’enfants en cette année, provoquant approximativement 250 000 décès, incluant ceux liés au VIH.
Évolution jusqu’en 2021 : montée de la pharmacorésistance et impact de la pandémie de COVID-19
En 2021, l’Afrique faisait face à de nouveaux défis liés à la tuberculose. L’OMS estimait que 10,6 millions de personnes dans le monde avaient développé la maladie, avec une augmentation de 4,5 % par rapport à 2020. En Afrique, environ 450 000 nouveaux cas de tuberculose résistante à la rifampicine ont été enregistrés, accentuant la menace de la pharmacorésistance. Cette augmentation est principalement attribuée à la perturbation des services de santé liée à la pandémie de COVID-19, qui a réduit l’accès aux soins et au traitement de la tuberculose dans plusieurs pays africains.
L’OMS a également noté une augmentation de 3 % des cas de tuberculose multirésistante (TB-MR) entre 2020 et 2021. Cette situation a accentué la complexité du traitement et ralenti les progrès vers l’éradication de la maladie. En parallèle, les décès dus à la tuberculose ont également augmenté, atteignant 1,6 million dans le monde.
Alors que les statistiques de l’OMS révèlent des tendances préoccupantes concernant la tuberculose en Afrique, il est essentiel de se projeter vers l’avenir. Les défis actuels, tels que l’augmentation des cas de tuberculose multirésistante et la co-infection avec le VIH, nécessitent une action rapide et coordonnée.
Dans ce contexte, l’OMS vise à éradiquer la tuberculose d’ici 2030, un objectif ambitieux qui repose sur le renforcement des systèmes de santé et l’amélioration de l’accès aux traitements.
Objectifs pour 2030 : l’éradication de la tuberculose en ligne de mire
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi des objectifs ambitieux pour éradiquer la tuberculose d’ici 2030, cette maladie étant l’une des principales causes de mortalité infectieuse dans le monde. Actuellement, environ 9,6 millions de personnes sont touchées chaque année, entraînant la mort de 1,5 million d’entre elles. Malgré des avancées notables, telles qu’une réduction de 47 % de la mortalité depuis 1990, la tuberculose demeure un défi majeur, tuant encore 4 000 personnes par jour.
Pour atteindre ses objectifs, l’OMS vise à réduire de 80 % le nombre d’infections liées à la tuberculose d’ici 2030, tout en s’efforçant de diminuer de 90 % le nombre de décès par rapport aux niveaux de 2015. De plus, l’Organisation promeut l’accès universel aux services de dépistage et de traitement, en mettant l’accent sur les pays les plus touchés par cette maladie dévastatrice. Par ailleurs, la structure soutient l’accès généralisé aux services de dépistage et de traitement, en se concentrant sur les pays les plus affectés par ce virus destructeur.
L’Afrique, malgré des avancées notables dans certains pays, reste confrontée à des défis majeurs dans la lutte contre la tuberculose. La tuberculose multirésistante (TB-MR) et la co-infection avec le VIH continuent de peser lourdement sur la région.
Actuellement, l’incidence annuelle de la maladie diminue de 2 %, mais ce taux doit s’accélérer à 4 ou 5 % pour atteindre les objectifs mondiaux fixés dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. L’éradication de la tuberculose reste un objectif ambitieux mais réalisable, à condition de renforcer les systèmes de santé et d’améliorer l’accès aux traitements, surtout pour les populations les plus vulnérables.
Entre 2018 et 2021, 26,3 millions de personnes ont reçu un traitement contre la tuberculose, un chiffre encore en dessous de l’objectif de 40 millions fixé pour la période 2018-2022. Cependant, des pays africains comme l’Ouganda et la Zambie ont enregistré des niveaux élevés de couverture de traitement en 2021.
De plus, le traitement préventif de la tuberculose a connu un rebond, atteignant 12,5 millions de personnes, bien que cet effort reste loin de la cible de 30 millions fixée pour fin 2022.
Parmi les succès notables, le traitement préventif pour les personnes vivant avec le VIH a largement dépassé les attentes, avec plus de 10 millions de personnes traitées en quatre ans, contre une cible initiale de 6 millions.
En Afrique, des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Ouganda, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe représentaient 82 % des personnes ayant débuté un traitement préventif en 2021. Ces petites avancées montrent que des efforts supplémentaires et une intensification des initiatives seront nécessaires pour atteindre les objectifs d’éradication d’ici 2030.
En Afrique, la tuberculose reste un enjeu majeur pour la santé publique, amplifiée par des éléments comme la résistance aux traitements médicamenteux et la co-infection du VIH. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la bataille contre cette maladie, tels que l’accroissement du nombre de patients soignés et une prise de conscience accrue des problématiques liées à la tuberculose, une action coordonnée et soutenue est nécessaire pour contrer l’évolution.