ACTU SCIENCE ENVIRONNEMENT

Programme GMES & Africa : l’IRHOB sacrifie à la tradition de visite des baleines

Cette immersion en mer initiée par l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin avec la collaboration de GMES AND AFRICA a été rendue possible grâce à l’appui financier de l’Union Africaine et de l’Union Européenne. Et comme en de pareilles circonstances, les mots de gratitude ne manquent pas, le directeur de l’IROHB, Prof Zacharie SOHOU

Le vendredi 13 octobre 2023, c’est la date choisie par l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) pour offrir une visite en mer au club d’étudiant de Global Monitoring of Environment for Security of Africa (GMES AND AFRICA).

Cette initiative est une déclinaison des activités du projet régional d’observation de la terre de GMES AND AFRICA. Même si ce premier baptême de mer n’a pas permis aux étudiants de voir la fameuse danse des baleines, ce fut tout de même l’occasion pour eux de découvrir d’autres phénomènes en mer qui les conscientisent davantage à œuvrer pour la protection de l’environnement.  

L’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) vient de répondre à l’une des aspirations de ses étudiants et chercheurs, celle d’effectuer des sorties en mer et d’observer les baleines. La dernière sortie en date est celle du vendredi 13 octobre 2023. Cette initiative qui n’est pas à sa première édition s’inscrit dans le cadre de l’observation de la terre du programme MarcNoWa de GMES AFRICA.

L’objectif poursuivi est « d’amener le club d’étudiants de GMES AFRICA en mer pour aller observer les baleines, leur faire un baptême de mer et surtout pour leur montrer un peu ce qu’on a l’habitude de faire en mer pour la protection de l’environnement et pour la sauvegarde des différentes espèces », nous a confié Prof Zacharie SOHOU, océanographe et directeur de l’IRHOB. 

Prof Zacharie SOHOU, océanographe et directeur de l’IRHOB

Cette activité a mobilisé pour le compte de cette année une dizaine de participants composés d’étudiants et de chercheurs à la fois très curieux et déterminés à observer les baleines et à s’imprégner des différents phénomènes qui se produisent en mer.

Répartis sur deux équipages mis à leur disposition par l’État-Major de la marine nationale, ces étudiants et chercheurs, sous la conduite de leurs professeurs, ont été embarqués pour leur premier baptême de mer.

Ceux-ci ont passé plusieurs heures de navigation à scruter avec minutie tout le plateau continental béninois dans l’espoir de voir le moindre sifflement des eaux, signe de la présence des baleines. De la base navale de Cotonou à la plateforme de Sèmè-Kpodji en passant par les côtes de Fidjrossè et environ, les visiteurs n’ont malheureusement pas pu s’offrir la fameuse danse des baleines.

Ce n’est pas peine perdue dira le directeur de l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin. « …on n’a pas pu observer les baleines. Évidemment, ce sont des animaux qui ne sont pas attachés sur place, mais ça a permis de faire un baptême à ceux qui ne sont jamais allés en mer », justifie-t-il

L’observation des baleines n’étant pas le seul objectif de sortie en haute mer, le professeur Zacharie SOHOU et son équipe ont entretenu les jeunes étudiants et les chercheurs sur la pollution des océans et sur d’autres phénomènes. « Les étudiants ont pu voir les sachets qui sont à la surface de l’eau.

Là, ça les conscientise plus par rapport à la pollution et nous sommes dans une période où il y a la crue, c’est-à-dire le transport des eaux fluviales qui rentrent dans l’océan. Les étudiants ont pu voir l’effet de ces eaux-là qui rentrent dedans ; on a pu leur montrer la séparation entre l’eau de mer pure et l’eau qui rentre dans l’océan », explique le Prof Zacharie SOHOU.

« Ils ont pu observer aussi la jacinthe d’eau qui quitte le lac pour rentrer dans l’océan. Quand on s’est éloigné un peu plus de la côte, ils ont vu que les jacinthes d’eau ont commencé par mourir là où la salinité a monté. On est vraiment satisfait de cette mission même si on n’a pas vu les baleines », ajoute le premier responsable de l’IRHOB. 

Prof Zacharie SOHOU, océanographe et directeur de l’IRHOB

Loin d’une simple balade, ce baptême de mer a été un véritable moment de découverte et d’acquisition de nouvelles connaissances pour les étudiants et chercheurs. A en croire Jessica ADJE, étudiante en gestion des crises et risques liés à l’eau et au climat à l’Institut national de l’eau (INE) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), cette visite en mer a été pour elle une bonne expérience quand bien même elle n’a pas eu la chance de voir les baleines.

« Ce fut mon premier baptême de mer à l’IRHOB. Ça s’est bien passé, c’était bien. Quelques fois, j’ai eu des remontées, mais c’était vraiment intéressant. On aurait souhaité voir les baleines, mais ça n’a pas été le cas. Ce n’est pas grave. L’expérience était quand même géniale », confie-t-elle. 

Jessica ADJE, étudiante en gestion des crises et risques liés à l’eau et au climat à l’Institut national de l’eau (INE)

Comme Jessica ADJE, Clément GNIMADI, Chercheur au Centre béninois de la recherche scientifique et de l’innovation et Responsable de l’Institut de recherche en sciences humaines et sociales, n’est pas découragé pour n’avoir pas observé le spectacle inouï qu’offrent les baleines en mer.

Toutefois, ce premier baptême de mer lui a permis d’admirer à suffisance le plateau continental béninois et surtout de se rendre compte que les baleines sont toujours en déplacement comme les animaux dans la forêt.

« …il n’y a pas une zone privilégiée pour retrouver les baleines. Donc je crois que c’est une très bonne mission ; j’ai apprécié et ce n’est que partie remise », a laissé entendre le chercheur à la fois très optimiste et reconnaissant à l’IRHOB pour l’initiative et aux forces navales qui leur ont « permis d’aller en mer en toute sécurité ».

Même motif de satisfaction pour Anrifath ADEBITE, étudiante en 3e année à l’Institut du Cadre de Vie (ICaV) de l’UAC. Les malaises et la trouille intermittents qu’elle a eus durant cette balade en mer n’ont pas pu l’empêcher de vivre ce qu’elle a appelé « une expérience très enrichissante ».

« C’est vrai on nous enseignés à l’école qu’est-ce que la mer ? Qu’est-ce que l’océan ? Mais c’est la première fois que j’ai été sur la mer, donc j’ai beaucoup apprécié…il y a eu quelques malaises, mais avec l’aide des professeurs on a su les gérer », rapporte la jeune étudiante qui vient de faire son premier baptême de mer. 

Les explications apportées par les professeurs sur la pollution maritime due aux activités humaines et sur d’autres phénomènes qui s’observent en mer ont été une source de motivation pour Anrifath ADEBITE qui s’est engagée au terme de cette visite à sensibiliser les riverains sur les gestes à adopter pour la protection de la biodiversité maritime.

« Dès qu’on a embarqué, j’ai remarqué que l’eau était un peu sale. Donc, c’est le résultat des différentes activités menées le long de la côte que ce soit au niveau du port ou ses environs. J’aimerais dans un futur proche sensibiliser les différents riverains sur les conséquences des activités qu’ils mènent.

La plupart des pêcheurs se plaignent de la rareté des espèces halieutiques ces derniers temps, mais sans s’en rendre compte que les différentes activités menées le long de la côte peuvent influencer aussi la disponibilité des poissons. Quand les eaux sont troublées ou sales, les poissons ne peuvent pas vivre comme tout homme bien sûr. Il faut que l’environnement soit propre pour que l’être puisse y vivre », s’est engagée l’étudiante de l’ICaV. 

Anrifath ADEBITE , étudiante de l’ICaV

Cette immersion en mer initiée par l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin avec la collaboration de GMES AND AFRICA a été rendue possible grâce à l’appui financier de l’Union Africaine et de l’Union Européenne. Et comme en de pareilles circonstances, les mots de gratitude ne manquent pas, le directeur de l’IROHB, Prof Zacharie SOHOU en a eu à suffisance pour remercier les partenaires et l’État-Major de la marine nationale. 

À travers cette sortie en haute mer devenue une tradition à l’IRHOB, les responsables de cet institut entendent inciter les étudiants à se spécialiser en océanographie. « Vous allez voir que beaucoup d’étudiants vont vouloir embrasser la spécialité océanographie pour qu’on ait beaucoup plus de jeunes qui vont vraiment contribuer à la préservation de nos océans et je pense que, ce que nous avons entendu avec les étudiants, nous sommes vraiment dans la droite ligne de ces perspectives », confie l’océanographe.  

Après plusieurs heures de contemplation du plateau continental béninois à bord de deux petits navires, les étudiants et chercheurs ainsi que leurs professeurs ont accosté avec beaucoup d’émotions. 

Yao Hyacinthe TOGBEHOUNDE  

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