En marge de la Journée Internationale de la Santé Mentale, célébrée chaque 10 octobre, la première édition du Forum sur la Santé Mentale se déroule à Abidjan du 8 au 10 octobre 2024. Cet événement, organisé par le Programme National de Santé Mentale sous la direction du Professeur Koua Asseman Medard, vise à sensibiliser le public et à améliorer la prise en charge des problématiques de santé mentale en Côte d’Ivoire.
Le forum se concentre sur le thème : « Renforcement de l’intégration de la santé mentale dans la couverture sanitaire universelle pour l’atteinte des objectifs de développement durable en Côte d’Ivoire ». La cérémonie d’ouverture, tenue le 8 octobre à la Bibliothèque Nationale, a rassemblé de nombreux experts, responsables d’ONG et membres de la société civile, témoignant de l’intérêt croissant pour cette thématique cruciale.
Dre Soltié Coulibaly, représentante du ministère de la Santé, a ouvert le bal des interventions en affirmant que : « la santé mentale est une problématique nationale. Le gouvernement, à travers le Programme National de Santé Mentale, s’engage à améliorer le bien-être psychologique de la population.».
Pour elle, ce programme est un cadre réglementaire qui inclut un plan d’action pour la prévention des suicides. Nous devons tous reconnaître que la santé mentale n’est pas seulement une question d’hospitalisation, mais fait partie intégrante de notre quotidien.
Elle a également ajouté que l’éducation à la santé mentale est essentielle. « Si nous ne sommes pas éduqués sur les notions de santé mentale, nous risquons de ne pas reconnaître les signes d’alerte. Nous devons pouvoir accéder à des services adaptés lorsque cela est nécessaire. », a-t-elle déclaré.
Le Professeur Koua Asseman Médard a, pour sa part, souligné l’importance de ce forum pour aborder les défis contemporains. Il a déclaré : « Ce forum répond à trois enjeux cruciaux, notamment la rentrée scolaire et la lutte contre la variole du singe, et la journée internationale de la santé mentale qui aura lieu le 10 octobre. par ailleurs, à travers ce forum, Il est impératif de renforcer la visibilité des actions du gouvernement en matière de santé mentale et d’inclure toutes les parties prenantes — éducation, santé et développement. »
Dr Drissa Koné, Psychiatre, lors de sa leçon inaugurale, a insisté sur l’urgence d’aborder la santé mentale dans la société. « Lorsque nous sommes informés sur les questions de santé mentale, nous pouvons mieux prendre soin de nous-mêmes et des autres. Il est vital de créer un environnement où chacun se sente libre de parler de ses préoccupations sans crainte de stigmatisation. »
Un cadre favorable à l’échange
Le programme du forum inclut des conférences, des panels de discussion, et un dispositif d’écoute et de conseils animé par des professionnels de la santé mentale, tels que des psychologues, psychiatres et travailleurs sociaux. Les participants sont encouragés à poser des questions et à partager leurs préoccupations, créant ainsi un espace d’échange riche et interactif.
Nicolas Dupayrat, consultant auprès d’une Fondation de la place, et participant, a exprimé sa satisfaction quant à l’organisation du forum. « Je suis impressionné par la participation significative des acteurs de la santé mentale et par l’engagement du gouvernement. Ce forum est une belle réussite et montre que la santé mentale prend une place prépondérante dans le discours public. Cela augure bien pour l’avenir. »
Données et réalités
Face aux défis en matière de santé mentale, la Côte d’Ivoire fait face à un taux élevé de décès par suicide, l’un des plus importants d’Afrique. Le gouvernement, à travers des études menées ces dernières années, a commencé à aborder cette problématique de manière proactive. Selon le Professeur Koua,
Il a aussi souligné l’importance de contextualiser les statistiques : « les données sur le suicide doivent être comprises dans leur cadre socioculturel. Beaucoup de pays considèrent le suicide comme un acte criminel. Nous, en Côte d’Ivoire, choisissons d’aborder ces questions de manière responsable. »
Perspectives d’Avenir
À l’issue de ce forum, un rapport détaillé sera élaboré, synthétisant les messages clés et recommandations des différentes interventions. Ce document servira de base pour des actions futures et des suivis par le Programme National de Santé Mentale. Le forum représente donc une étape importante dans la lutte pour la reconnaissance et l’intégration de la santé mentale dans les politiques publiques en Côte d’Ivoire.
Cette première édition du Forum sur la Santé Mentale ouvre la voie à un avenir où la santé mentale sera considérée comme une composante essentielle du bien-être de la population. Les échanges fructueux et les initiatives mises en avant témoignent d’un engagement collectif vers une société plus consciente des enjeux de santé mentale.
Edithe Valerie Nguekam