Le développement durable en Afrique revêt une importance capitale dans un contexte de changement climatique et de défis sanitaires croissants. C’est ainsi que lors du récent Symposium des Jeunes Chercheurs Africains, une table ronde a scruté les moyens par lesquels l’innovation sociale et la gestion des ressources naturelles peuvent catalyser un développement durable et inclusif de l’Afrique.
Confrontés aux défis posés par le changement climatique et les crises sanitaires, les chercheurs ont présenté des solutions novatrices visant à édifier un avenir résilient pour le continent.
Lors de ce panel, Dr Ando Zé de l’Université de Montpellier a souligné l’importance de ne pas manquer la révolution technologique en Afrique. Il a expliqué que l’innovation sociale, couplée aux avancées technologiques, pourrait transformer le paysage économique et social du continent. C’est pourquoi, la technologie peut jouer un rôle crucial dans la gestion des ressources naturelles, en améliorant l’efficacité des pratiques agricoles, en optimisant l’utilisation des ressources en eau et en facilitant l’accès à des énergies renouvelables.
L’Afrique est un continent riche en ressources naturelles, mais leur exploitation pose des défis environnementaux et sanitaires majeurs. C’est ainsi que Dr Ando Zé a illustré cette problématique en mentionnant les inondations dévastatrices au Burkina Faso en 2009, qui ont provoqué des urgences sanitaires importantes. La gestion durable des ressources naturelles est donc essentielle pour prévenir de tels désastres et leurs conséquences sur la santé publique.
Innovations locales et résilience communautaire
Abordant cet aspect, Mme Salimata Nébié Conombo du Centre Prosperen (Perspectives et Renaissance) de Ouagadougou au Burkina Faso a mis en lumière les initiatives locales comme des réponses efficaces aux problèmes liés à l’exploitation des ressources naturelles. Selon elle, des mesures fortes sont nécessaires pour atténuer les impacts environnementaux et sanitaires dans les régions extractives.
C’est ainsi qu’elle a illustré ces propos avec des initiatives prises par le gouvernement du Ghana et de l’Inde à travers des lois sur l’exploitation des ressources naturelles. Elle a souligné également l’importance des pratiques agricoles résilientes et de l’adoption de technologies propres pour aider les communautés à s’adapter aux défis climatiques. C’est par exemple le cas dans certaines régions d’Afrique qui ont mis en valeur l’énergie éolienne, hydraulique ou encore solaire.
Exemple du Burkina Faso : lutte contre la désertification
Selon les panélistes, le Burkina Faso se distingue par ses initiatives réussies dans la lutte contre la désertification. En effet, grâce à des efforts locaux tels que la restauration des sols et l’amélioration des pratiques agricoles, ce pays a réussi à inverser certaines des tendances négatives liées à la dégradation des terres. Ainsi, ces initiatives montrent que des solutions concrètes peuvent être mises en œuvre avec succès, même dans des contextes difficiles.
Lors de cette table ronde, les panélistes ont critiqué la notion traditionnelle de développement, souvent perçue comme inadaptée aux réalités africaines. Selon eux, le développement doit être redéfini de manière à intégrer les savoirs traditionnels et locaux. Cette approche permettrait ainsi de créer un modèle de développement plus inclusif et durable, en tirant parti des richesses culturelles et des pratiques ancestrales du continent.
Combattre les inégalités par l’innovation sociale
Les inégalités sociales constituent un défi majeur pour le développement de l’Afrique. Raison pour laquelle, les panelistes ont également abordé les inégalités exacerbées par la poursuite d’un modèle de développement non adapté. Ces inégalités, accentuées par les changements climatiques et les crises sanitaires, rendent encore plus urgente la nécessité d’une approche de développement contextualisée et équitable.
Dans ce contexte, l’innovation sociale peut jouer un rôle clé dans la réduction de ces inégalités en favorisant des solutions adaptées aux contextes locaux.
On entend par technologies propres, toute technologie visant à répondre aux besoins socio-économiques des populations tout en réduisant les impacts néfastes sur l’environnement, ce qui contribue ainsi à un développement durable et à la lutte contre le changement climatique (énergies renouvelables, recyclage et gestion des déchets, etc.). Les technologies propres et les énergies renouvelables sont essentielles pour le développement durable en Afrique.
En effet, le continent possède un potentiel immense en termes de ressources renouvelables, telles que l’énergie solaire et éolienne. Ce faisant, l’investissement dans ces technologies peut réduire la dépendance aux énergies fossiles, créer des emplois et stimuler l’économie locale.
Rôle des États et des politiques publiques
Face aux défis liés à l’innovation sociale et la gestion durable des ressources naturelles en Afrique, les États africains ont un rôle clé à jouer dans la gestion durable des ressources, l’éducation des populations et la mobilisation des ressources pour des projets environnementaux.
C’est ainsi que des politiques publiques adaptées soutenant l’innovation sociale et la gestion durable des ressources, sont essentielles pour garantir un développement inclusif. En outre, la collaboration entre les gouvernements, les communautés locales et les acteurs internationaux demeure cruciale pour la réussite de ces initiatives.
Succès Djimtebaye (Stag)