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Le Coraf et ses partenaires promeuvent la transformation de l’agriculture africaine basée sur la science

Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), a organisé du 25 au 27 août 2025 à Dakar, un atelier régional de récolte des bénéfices de la mise en œuvre du pilier 4 du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP XP4).

Cet atelier a réuni des chercheurs, des responsables des systèmes nationaux de recherches agricoles et différents experts ayant participé à l’implémentation du CAADP XP4 en Afrique de l’Ouest et du Centre venus du Bénin, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Ghana.

Le pilier 4 du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP XP4), financé par l’Union Européenne, est un projet de soutien de la transformation de l’agriculture africaine basée sur la science et l’innovation sensibles au climat.

Dans la pratique, ce projet, démarré en 2019, vise à renforcer les capacités de cinq organisations (AFAAS, ASARECA, CCARDESA, CORAF et FARA) pour remplir leur mandat de recherche agricole pour le développement.  

Après cinq années de mise en œuvre du CAADP XP4 et à l’heure du bilan, les résultats obtenus sont satisfaisants selon le Dr Silim Nahdy, directeur exécutif de l’AFAAS, le Forum africain pour les services de conseil agricole qui est une des institutions parties prenantes dans l’implémentation des activités du programme.

« Nous sommes très concrets et convaincus que le chemin parcouru de 2019 à 2025 a produit des résultats tangibles que nous pouvons documenter en tant que consortium et partenaires de mise en œuvre de ce projet », a fait savoir Dr Nahdy dans son mot d’ouverture.

La réussite du CAADP XP4 s’est matérialisée par la mise en place et le déroulement de plusieurs activités en faveur du développement du secteur agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Selon la FAO, l’organisation des Nations-Unies pour l’agriculture et le développement, le secteur agricole représente 30 à 50 % du PIB de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest et est aussi la plus grande source de revenus et de moyens d’existence pour 70 à 80 % de la population dans cette zone du continent.

Mais sur le continent, comme ailleurs, le climat et les problèmes qui y sont liés, est l’un des défis majeurs auquel est confronté l’agriculture. Dans sa mise en application, le projet CAADP XP4 a aidé à la mise en place d’innovations et de technologies en vue d’améliorer la production agricole dans un contexte de changement climatique, selon les explications du directeur de l’innovation et de la recherche du CORAF, Dr Emmanuel Njukwe.

Les ressources humaines intervenant dans la chaine de valeur du secteur agricole ont été aussi pris en compte dans l’implémentation du CAADP XP4. « Le projet CAADP XP4 a aussi pris en compte le renforcement de capacités des personnes impliquées », a souligné le directeur de l’innovation et de la recherche du CORAF.

Ces renforcements de capacité est une des réussites du CAADP XP4, s’est réjouit Dr Adolphe Manyao Germain, chercheur au Centre National de Recherches Agronomiques, CNRA, de Côte d’Ivoire.

Dans ce Côte d’Ivoire où l’agriculture contribue à hauteur de 23 % au PIB et emploie 43,5 % de la population active, le pilier 4 du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP XP4) a permis la montée en compétences et en connaissances de deux agents intervenant dans le secteur agricole ;

ceci à travers des ateliers de formation en système suivi-évaluation et gestion de connaissances, détaille Dr Adolphe Manyao Germain qui est par ailleurs, directeur de la station régionale de recherches du CNRA à Gagnoa en Côte d’Ivoire.

L’utilisation et l’intégration des technologies intelligences face au climat est aussi l’un des aspects pris en compte par le projet CAADP XP4.

« Toutes les technologies développées par le CNRA ont été analysées pour si elles sont climato-intelligentes. On a donc mis en place un projet qui prend en compte cet aspect pour renforcer les capacités des producteurs », se félicite Dr Adolphe Manyao Germain qui décrit les résultats comme tangibles et assez satisfaisants.

Au Sénégal, le projet CAADP XP4 s’est intéressé, en plus des thématiques déjà explorées en Côte d’Ivoire, aux thématiques du genre, de la mobilisation des techniques et procédures de mobilisation de ressources.

Selon les explications du Dr Mame Farma Ndiaye, chercheure à l’ISR, l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, et point focal du CAADP XP4 au Sénégal, toutes ces thématiques qui ont ciblé divers profils sont de nature à rendre plus aptes les différents acteurs du monde agricole en matière de prise de décision face aux effets du changement climatique.

S’appuyant sur l’exemple de l’agroécologie, la chercheure de l’ISRA a fait savoir que des outils permettant de mesurer les impacts des pratiques agroécologiques ont été porté à la connaissance des différentes cibles du projet CAADP XP4 ; des activités dont les résultats ont été au-delà des attentes selon Dr Mame Farma Ndiaye.

« Les résultats escomptés ont été dépassés dans certains cas. Dans certains cas, les résultats ont été utilisés pour développer d’autres projets », se réjouit-elle.

Les résultats du pilier 4 du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP XP4) revêtent une importance particulière pour les différents organismes impliqués dans sa mise œuvre.

« Nous attachons une grande importance à ce que ces résultats soient non seulement enregistrés, mais également traduits en témoignages convaincants et fondés sur des preuves, susceptibles d’éclairer les politiques, de renforcer la responsabilisation et d’orienter les programmes futurs », a indiqué Benjamin Abugri, représentant du FARA à cet atelier de bilan.

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