Des chercheurs brésiliens ont mis au point une technique innovante pour soigner les brûlures sur le corps humain. La technique consiste à faire usage de la peau de poisson, plus précisément celle du tilapia, afin de permettre aux personnes gravement brûlées d’accélérer la cicatrisation de leurs plaies.
Conduite par l’Institut de recherche sur l’innovation en santé de l’Université de Curtin, cette innovation donne une apparence étrange aux patients, les faisant paraître mi-homme, mi- poisson, en raison de la peau de cet animal tropical qui recouvre leurs blessures.
À l’origine de cette innovation, le docteur brésilien Edmar Maciel, spécialiste en chirurgie plastique et réparatrice de la Clinique José Frota dans la ville de Fortaleza, au nord du pays.
« En étudiant la peau du poisson, nous avons été surpris de voir la grande quantité de collagène de type 1 et 3 qu’elle contenait, bien plus que dans la peau humaine ou dans d’autres types de peaux. Nous avons également découvert que la résistance de la peau de tilapia est plus grande que celle de la peau humaine, de même que son degré d’humidité. C’est la première fois qu’une peau de poisson est testée chez des patients brûlés », raconte le Dr Edmar Maciel, cité par la même source.
Il est parvenu à mettre sur pied cette stratégie après l’avoir expérimenté sur la peau de plusieurs de ses patients au cours de plusieurs mois. Dans le cadre d’un essai clinique, au moins une cinquantaine de personnes brûlées au second degré ont accepté ce test sur leurs corps, et les premiers effets se sont avérés concluants, selon francetvinfo.fr.
L’étude rapporte que, la peau du poisson, riche en collagèn aurait ainsi un effet apaisant sur les plaies et résisterait bien à certaines bactéries. Pour le principal auteur cité par lefigaro.fr, la peau de ce poisson permet en outre de réduire le temps de guérison et de moins avoir recours aux médicaments contre la douleur.
Limites
Bien que l’utilisation de la peau de tilapia présente de nombreux bénéfices, elle comporte également des défis. Les étapes de préparation doivent suivre des normes rigoureuses pour prévenir toute réaction allergique.
En outre, l’acceptation de cette méthode peut différer d’une région à l’autre, certaines communautés étant hésitantes à utiliser un matériau d’origine animale pour des traitements médicaux.
Cette technique, bien qu’efficace pour traiter les brûlures de deuxième degré, n’est pas adaptée aux patients souffrant de brûlures au troisième degré. Ces derniers doivent en effet se tourner vers « la chirurgie et une autogreffe ».
En d’autres termes, cela signifie qu’ils doivent recevoir une greffe à partir de leurs propres tissus, généralement prélevés sur la peau du cuir chevelu, ajoute le site estrepublicain.fr.
En perspectives, les scientifiques examinent également la possibilité de modifier génétiquement les tilapias pour renforcer leurs propriétés curatives. Faut-il le rappeler, en 2021, la FDA a approuvé l’emploi de la peau de poisson dans le cadre de la chirurgie reconstructive grâce au produit Omega3 de l’entreprise islandaise Kerecis.
Ruth Kutemba (Col)
