ENTRETIEN ENVIRONNEMENT

Djibril Niang directeur exécutif JVE Sénégal : « encadrer les jeunes pour que le plaidoyer puisse avoir d’impacts »

Djibril Niang, directeur exécutif de Jeunes Volontaire pour l’Environnement (JVE-Sénégal), répond aux questions de All For Sciences média à l’occasion de à l’atelier de renforcement de capacités des organisations de la société civile et associations de jeunesse sur les processus politiques et cadre de gouvernance existants dans le domaine de l’environnement au Sénégal. Cette activité a eu lieu le mardi 14 juin 2022 à Dakar.

Cet atelier a pour principal objectif de partager les résultats issus de l’étude et la cartographie des processus politiques, des cadres de gouvernance ainsi que des organisations de la jeunesse mobilisée sur la gouvernance climatique et environnementale.

Djibril Niang bonjour, qu’est ce qui nous réunis ici ce matin ?

 Nous avons fait une étude sur le cadre réglementaire et institutionnel dans le domaine de  l’environnement dans différents pays. Nous portons beaucoup de plaidoyer, de combats donc pour réussir ces combats là, il faut connaître le cadre réglementaire et institutionnel, qu’est-ce qui est dit dans le pays, qu’est-ce qui est l’orientation du pays, qu’est-ce qui est dans les documents du pays, c’est ça qu’il faut comprendre pour pouvoir porter le combat du pays.

Donc on a fait une étude où on a regroupé tous les documents , on a fait une analyse de ces documents et c’est ça nous sommes en train de présenter aux organisations de la société civile.

On a parlé des organisations civiles parce que depuis un moment il y a beaucoup d’organisation de la société civile qui naissent, donc il y a beaucoup de jeunes qui ont créés des organisations de la société civile et ces jeunes ont aujourd’hui besoin de cadre réglementaire et institutionnel, connaître les documents au niveau national pour parfaire leur plaidoyer.

Pourquoi aujourd’hui on voit cette prolifération des organisations de jeunes au profit de l’environnement ?

Il y a quelques années en arrière quand on créait JV au Sénégal, on était pratiquement les seuls. Aujourd’hui, il y a plusieurs organisations. On a deux études. L’équipe qu’on est entrain de présenter est sur le cadre réglementaire et de gouvernance environnementale au Sénégal mais on a aussi fait une autre étude sur la cartographie des organisations de la société civile dans le domaine de l’environnement et dans le domaine climatique.

Nous avons au Sénégal plus de 600 organisations qui ne travaillent que sur l’environnement. Les jeunes ont compris que c’est leur avenir qui est en jeu, les jeunes ont compris qu’il faut s’engager, qu’il faut planter, qu’il faut nettoyer, qu’il faut faire des actions en faveur de l’environnement, en faveur de la biodiversité parce que l’environnement leur appartient, donc il s’engage.

DJIBRIL NIANG DIRECTEUR EXECUTIF JVE SENEGAL

Maintenant cet engagement doit être accompagné de formations, cet engagement doit être accompagné de certains encadrements et puisqu’aujourd’hui il n’y a pas cet encadrement. Nous en tant que pionnier, en tant qu’ancien nous essayons d’encadrer les jeunes pour qu’ils puissent comprendre les enjeux, pour que les plaidoyers puissent avoir de l’impact, c’est surtout ça.

Quels sont les axes abordés lors des formations?

Durant cette formation, vous avez vu on a reçu le COMNAC (comité national de changement climatique), il y a aussi la direction de l’environnement des établissements classiques qui est là, il y a beaucoup de jeunes issus de la société civile qui sont là donc ils seront renforcés sur les différents outils sur nos différents gouvernements sur l’environnement.

Par exemple, il y aura des présentations sur l’état général de négociation et de l’environnement dans le monde, où est-ce que nous en sommes avec les négociations climatiques, qu’est-ce que le rapport du siècle dit, donc là c’est les premières présentations.

Après nous allons entrer avec l’expert sur l’étude de cadre de cadre réglementaire et institutionnel au Sénégal. Et dans cette étude là, on va montrer aux jeunes qu’au Sénégal il y a la lettre politique sectorielle, il y a énormément de documents qui sont le guide de tous plaidoyers et actions qui vont vers l’environnement.

Il faut que ces jeunes le comprennent et se l’approprient. Dans ce pays on ne peut pas faire d’actions sans se baser sur ces documents. Il est important que ces associations puissent comprendre ça. Ce sont ces différents axes qu’on va discuter.

On va terminer par quelque chose de très important c’est la caravane. Elle regroupe aussi beaucoup de pays et qui est portée par beaucoup d’organisations africaines.

Donc là, tout le monde sait que la COP de cette année, c’est une COP africaine, la COP de l’Égypte et la jeunesse africaine, la société civile a décidé de lancer une caravane qui va être menée dans plusieurs pays mais le point serait à Dakar avant d’aller en Egypte.

Aujourd’hui, ce sera l’occasion pour nous de faire le plan d’action de cette caravane. Pour finir le plan d’action de cette caravane et d’impliquer le plus d’organisation pour cette caravane.

Quels sont les résultats attendus ?

Il y a d’abord la compréhension des textes des outils au niveau national. Comment faire pour que la société civile, les organisations puissent comprendre les textes et règlements, la lettre sectorielle, qu’est-ce qui est dans tel ou tel document aujourd’hui, l’appropriation de ces documents.

On voudrait qu’à la fin de cette formation, les jeunes qui sont avec nous puissent comprendre qu’il y a plusieurs mécanismes et beaucoup d’outils pour parfaire son plaidoyer et pour mieux cerner son plaidoyer autour de l’Afrique surtout au Sénégal et au Sahara.

Djibril Niang, directeur exécutif JVE Sénégal

L’autre chose aussi est d’essayer d’aller ensemble. Donc à la sortie de cette réunion on pense avoir une feuille de route ou un plan par rapport à la caravane qu’on doit mener. La caravane de la cop 27 est certes internationale mais il y a des actions qu’il faut mener au niveau national et les associations de jeunes qui peuvent porter ce combat au niveau national.

Il va falloir qu'on se mettent ensemble et de voir quel type de plaidoyer on peut mettre ensemble pour que ces puissances qui continuent à polluer plus puissent comprendre ce qu'ils font et qu'ils puissent agir. Parce qu' aujourd'hui il y a beaucoup de choses qui sont au ralentir au niveau de la négociation climatique et nous espérons que la COP 27, cop de l'Afrique va gérer ça.

Quel est le travail à faire en marge à la cop ?

 Nous allons créer une dynamique pour mieux préparer la COP à venir parce que c’est une COP africaine, qui sera organisée en terre africaine. C’est la COP de la dernière chance, donc il faut qu’on fasse tout pour mettre assez de pression pour que tout puisse être réglé. Parce qu’on n’a pas assez de temps pour faire des réunions à ne plus finir.

Il faut qu’à un moment on s’arrête pour choisir une autre direction. Pour ça, il faut une jeunesse engagée qu’on est en train de travailler. Je remercie tous les camarades jeunes qui sont là et qui dirigent des organisations qui sont assez connues et j’espère de bonnes résolutions pour sortir de cette réunion.

Propos recueillis par Giraud Togbé

Transcription par Ricardo Domingo

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