RECHERCHE

Des applications «made in Burkina» en gestation pour diagnostiquer des maladies

Dans le monde en constante évolution de la technologie, l’intelligence artificielle (IA) est devenue un outil incontournable pour résoudre des problèmes complexes. Au Burkina Faso, le Laboratoire de Mathématiques et d’Informatique (LAMI) de l’Université Joseph Ki-Zerbo est à la pointe de cette révolution technologique.

Sous la direction du Pr Stanislas Ouaro, professeur titulaire de mathématiques, spécialiste des équations aux dérivés partielles non linéaires, une équipe de chercheurs dévoués travaille sans relâche pour développer des applications d’IA qui auront un impact significatif sur la santé humaine et animale. 

Au Burkina Faso, l’élevage joue un rôle fondamental dans l’économie. Selon l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), en 2022, ce secteur à contribué à hauteur de 3,3% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays. Cependant, la prévention et la gestion des maladies animales restent un défi majeur.

Face à ce constat, l’équipe du LAMI a développé une plateforme de diagnostic des maladies animales basée sur l’IA. Grâce à cette plateforme, nous confie Pr Stanislas Ouaro, un agent formé peut entrer les constantes d’un animal et obtenir un diagnostic précis à 99%.

Pour développer cette plateforme, indique Pr Ouaro, l’équipe a collecté des données constituées de 3584 observations, couvrant 28 variables, dont 26 caractérisent des symptômes. Après une phase d’échantillonnage, 70% des données ont été allouées pour l’entraînement et 30% pour les tests. 

Le modèle final, construit à partir des meilleurs algorithmes, a permis d’obtenir un taux d’exactitude de 99,42%, donc le pourcentage d’erreur est 0,58%. « C’est-à-dire que si vous prenez 100 patients et vous introduisez, justement leurs paramètres dans l’application, qu’ils soient les patients d’origine humaine ou d’origine animale, sur 100 patients, il y a un seul au maximum sur lequel on pourrait se tromper », foi du premier responsable de LAMI. 

Chatbot, un outil d’IA pour le diagnostic médical au Burkina Faso

Parallèlement à ces travaux sur les maladies animales, l’équipe du LAMI a également développé une application pour le diagnostic médical à partir des symptômes des patients. « L’idée a été d’abord de construire des modèles utilisés pour la solution des maladies, puis d’utiliser un modèle inspiré de la masse pour générer le rapport médical et la prescription », précis Pr Ouaro Stanislas. Cela permettra, ajoute-t-il, ainsi de rapprocher virtuellement les patients de leurs médecins traitants. 

Cette application, actuellement appelée Chatbot, est développée en collaboration avec le ministère de la Santé à travers la direction des services informatiques. 

« À un moment donné, dès que le ministère de la Santé sera prêt à l’utiliser maintenant, on donnera le nom du logement au ministère de la Santé », fait savoir le Pr Ouaro. Elle va notamment permettre de diagnostiquer plus facilement des maladies telles que le paludisme, la dengue ou certaines maladies de la peau.

Lors du séminaire « Intelligence artificielle et données en santé : quelles applications efficientes pour le Burkina Faso ? », organisé par LAMI le 28 juin 2024, Dimitri Ouattara, directeur du système d’informatique du ministère de la santé avait indiqué que « ces développements technologiques apportent une innovation significative dans la prise en charge des patients et renforcent la capacité d’intervention et de suivi ».

Renforcer la confiance dans les solutions locales pour relever les défis de développement 

Par ailleurs, Pr Stanislas Ouaro souligne que ces travaux de recherche démontrent le potentiel de l’IA pour répondre aux défis de développement du Burkina Faso.  Pour lui, en développant des outils innovants pour le diagnostic des maladies, l’équipe contribue à renforcer la confiance dans les solutions locales.

« C’est de montrer à la population qu’il y a des choses qui se passent dans le silence, il y a des choses de qualité aussi qui fonctionnent. Et que ce qu’ils voient à l’extérieur, on peut le faire ici pour qu’ils aient confiance en nous. Au lieu de chaque fois d’aller pour des solutions qui viennent de l’extérieur, c’est possible. C’est le moment d’avoir des solutions sur place », conclut le Pr Ouaro.

Dô DAO 

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