SANTÉ

Afrique -réduction des risques sanitaires : déclaration de Marrakech

Les chercheurs en science de santé venus d’Afrique et des pays du Nord ont réfléchi sur les questions de réduction des risques sanitaires en Afrique. C’est à la faveur de la première conférence internationale sur les réductions des risques sanitaires tenue les 16, 17 et 18 novembre 2022 au Maroc.

La conférence a rassemblé de 800 participants de haut niveau d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe, d’Asie et
des Amériques, dont des représentants des gouvernements, des praticiens de la santé, des
scientifiques, des chercheurs, des représentants des médias et de la société civile.

Elle a été une rencontre de premier plan d’esprits qui se consacrent à l’amélioration de la qualité des soins de
santé en Afrique.

C’est pour cette raison que la conférence était axée sur la réduction des risques en santé en tant que stratégie visant à améliorer les systèmes de santé sur le continent. Ceci, tant en tant sur le plan de l’accessibilité de qualité que sur le plan financier.

A l’issu des trois jours de débats, quatorze recommandations ont été formulées à l’endroit des pays africains.

Le but est de converger les forces pour un système de santé africain collectif, intégré et résilient. Ce document pose les jalons pour le partage des meilleures pratiques capables d’assurer la sécurité sanitaire et des soins de santé de qualité à toutes et à tous à travers le continent.

Il s’agit de :

  1. Promouvoir le renforcement des systèmes de santé sur le continent africain en utilisant
    une approche de réduction des risques.
  2. Améliorer les conditions de vie quotidiennes de toutes les citoyennes et de tous les
    citoyens, à travers l’amélioration de l’environnement dans lequel les individus
    naissent, grandissent, vivent et vieillissent, grâce notamment à une transformation en
    profondeur des systèmes de santé, à des stratégies éthiques de réduction des risques et
    à des innovations en matière de réduction des risques sanitaires connus.
  3. Développer des politiques de soins de santé en Afrique qui sont axées sur une
    couverture médicale universelle au patient-citoyen et respecter l’accès équitable à des
    soins de santé de qualité en tant que droit humain fondamental.
  4. Promouvoir les mécanismes de protection sociale et garantir l’accès à des services de
    santé essentiels de qualité et abordables, incluant les médicaments pharmaceutiques et
    les médecines traditionnelles et naturelles.
  5. Présenter les stratégies de riposte face à l’épidémie de Covid-19 et en tirer des
    enseignements qui serviront d’exemples pour la mise en œuvre d’un système de soins
    de santé efficace, collaboratif et résilient en Afrique.
  6. Accélérer la mise en œuvre de la vision et de la stratégie des soins de santé primaires et développer la télémédecine et l’utilisation de la santé numérique pour atteindre les populations isolées et vulnérables.
  7. Améliorer l’accès à des soins en psychiatrie et en santé mentale de qualité, en phase avec le développement des connaissances et des traitements et les besoins spécifiques des patients liés à leur âge, leur condition socio-économique, leur environnement et leurs vulnérabilités.
  8. Reconnaitre les addictions, avec ou sans substance, comme des maladies éligibles à des soins remboursables.
  9. Promouvoir l’éducation sur un mode de vie qui soit plus sain basé l’activité physique, une alimentation saine et des choix de vie à moindre risque.
  10. Accroître le financement de la santé en recourant à des mécanismes de financement
    novateurs et durables, notamment des partenariats public-privé, augmenter l’affectation des
    ressources nationales et se féliciter de la solidarité mondiale.
  11. Promouvoir le cannabis médical en tant que nouveau traitement contrôlé pour soigner des
    maladies spécifiques et établir des principes directeurs éthiques pour réglementer le cannabis
    médical afin d’en faire une mesure de réduction des risques.
  12. Reconnaître que la santé numérique offre la possibilité de développer et de renforcer les systèmes de santé africains en supprimant les obstacles que sont le coût, l’accessibilité ou la qualité insuffisante des soins, tout en élargissant la gamme des services fournis, notamment dans les régions où les infrastructures et le personnel médical sont rares ou inexistantes.
  13. Élaborer une charte africaine de la réduction des risques de santé fondée sur une vision multipartite de la réduction des risques en santé en sa qualité de démarche essentielle pour la transformation souveraine des systèmes de santé dans un environnement africain qui privilégie la solidarité et la coopération au service de la sécurité sanitaire de toutes les citoyennes et tous les citoyens africains.
  14. Tenir une conférence annuelle pour garantir la poursuite et l’accélération des efforts en vue d’améliorer la couverture médicale universelle pour toutes et pour tous sur le continent africain.

Selon la ministre sénégalaise de la santé Marie Khémesse Ngom Ndiaye, les discussions ont véritablement portées sur tout ce qui peut être contrôle au niveaux des Etats pour que l’être humain quand il tombe malade puisse s’en sortir.

 » Nous voulons vraiment aller à des étapes supérieurs pour que ce qui s’est passé avec la Covid ne puisse pas revenir, que nous soyons en état de préparation de haute facture »a-t-elle fait savoir à l’issu de la conférence.

Les recommandations du système de santé international 2015 (RSI 2005) instauré par l’Organisation Mondiale de la Santé, appelle les différents pays à préparer des stratégies de riposte incluant les plans de communication et de mobilisation sociale afin de sensibiliser les citoyens sur des risques sanitaires et les informer des mesures prise par les autorités sanitaire pour contenir les risques et prévenir son impact suivant les pratiques bonnes politique de chaque et adéquates à l’environnement sociopolitique de chaque pays.

Correspondance de Kuessi Togbé

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