L’Afrique ne veut plus être perçue comme une victime des dérèglements climatiques, mais comme un moteur de solutions. C’est le message fort envoyé à la clôture du Deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2), organisé par l’Union africaine et la République fédérale démocratique d’Éthiopie sous le thème : « Accélérer les solutions climatiques mondiales : Financer le développement résilient et vert de l’Afrique ».
Au terme de trois jours de débats et de négociations, les chefs d’État et de gouvernement ont adopté l’Addis-Ababa Declaration on Climate Change and Call to Action, un texte fondateur qui positionne l’Afrique au cœur de l’économie climatique mondiale émergente.
50 milliards de dollars pour stimuler l’innovation africaine
Parmi les annonces phares, l’initiative du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a retenu l’attention : la création de l’Africa Climate Innovation Compact (ACIC) et de l’African Climate Facility (ACF).
Ensemble, ces mécanismes visent à mobiliser 50 milliards de dollars par an pour déployer 1 000 solutions africaines dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’agriculture, l’eau, le transport et la résilience d’ici 2030.
Loin de considérer le financement climatique comme un geste de charité, les dirigeants africains ont rappelé qu’il s’agit d’une obligation légale pour les pays développés. Ils ont exigé que les financements soient octroyés sous forme de subventions plutôt que de prêts aggravant la dette.
Vers une industrialisation verte
Le sommet a également été marqué par la signature d’un cadre de coopération entre de grandes institutions financières africaines telles que la Banque africaine de développement, Afreximbank, Africa50 et l’Africa Finance Corporation.
L’objectif est d’opérationnaliser l’Africa Green Industrialisation Initiative (AGII), soutenue par 100 milliards de dollars, pour transformer les ressources et industries africaines en moteurs de croissance sobre en carbone.
En parallèle, les chefs d’État ont plaidé pour que la part de l’Afrique dans les investissements mondiaux en énergies renouvelables passe de 2 % aujourd’hui à 20 % d’ici 2030, afin de refléter le potentiel du continent.