Le Symposium des Jeunes Chercheurs Africains, une initiative majeure célébrant l’innovation et l’avenir de la recherche en Afrique est officiellement ouvert depuis ce lundi. Cet évènement en ligne est conçu et organisé par de jeunes chercheurs africains, et vise à promouvoir la recherche, renforcer les réseaux de jeunes chercheurs et encourager le dialogue avec les communautés.
Il s’inscrit dans un contexte où 70 % de la population africaine aura moins de 40 ans dans 20 ans, soulignant l’importance de préparer la prochaine génération de leaders.
Placé sous le thème (Re)penser / (Re)panser l’image de l’Afrique pour le développement du continent, ce symposium s’inscrit dans une perspective révisionniste de l’Afrique. Il ambitionne d’alimenter les débats des cercles intellectuels africanistes autour de la révision de l’image du continent africain, dans un contexte global où les grandes puissances promeuvent leur culture de manière asymétrique pour attirer le reste du monde.
La cérémonie d’ouverture a été marqué par plusieurs interventions notables, soulignant l’importance de cette initiative et le rôle crucial des jeunes chercheurs dans le développement de l’Afrique.
Dans son intervention, le Professeur Babacar Fall, Directeur de l’Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal, a salué l’initiative des jeunes chercheurs africains, rappelant des initiatives similaires des années 50 par les étudiants d’Afrique noire en France, au moment de la décolonisation.
« Je voudrais commencer par saluer l’initiative des jeunes chercheurs africains portée sur les fonts baptismaux par un noyau d’avant-gardistes, de jeunes leaders dont l’Afrique est fière aujourd’hui. » a-t-il affirmé. Il a ensuite souligné l’importance de mobiliser les communautés pour l’autonomie et l’autodétermination de l’Afrique.
Le Professeur Fall a également encouragé les jeunes chercheurs à utiliser les nouvelles technologies pour créer des ponts d’échange et de partage d’expériences, et à mutualiser leurs compétences pour une plus grande performance.
« C’est un pari très important et je voudrais vous encourager dans ce sens et vous dire qu’aujourd’hui, au moment où l’intelligence artificielle s’impose à tout le monde, au moment où vous devez contribuer à faire éclore de nouvelles perspectives pour le développement de l’Afrique, l’initiative que vous avez prise est une belle initiative. C’est une initiative qui doit être renforcée, encouragée et soutenue par toutes les institutions. » a-t-il précisé.
Professeur Babacar Fall, Directeur de l’Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal
Il a conclu en citant Frantz Fanon, soulignant la nécessité pour l’Afrique d’inventer une nouvelle humanité, en mobilisant sa créativité et ses intelligences pour un développement autocentré.
D’une intervention à une autre, Madame Linda Silim Moundené, coordinatrice du symposium, a exprimé sa gratitude et son enthousiasme, soulignant la nécessité de dépasser les stéréotypes et préjugés qui entravent le développement de l’Afrique. « En tant que jeunes chercheurs, nous croyons fermement que nos recherches doivent servir nos communautés. » a-t-elle déclaré.
Mme Moundené a également remercié les partenaires du symposium, notamment le Département d’études africaines de l’Université de Hawaï, l’Institut d’études avancées de Saint-Louis au Sénégal, l’Université Cheikh Anta Diop, l’Université de Ngaoundéré et l’Université de Dschang, ainsi que les réseaux de chercheurs, les entreprises, LIGNAN Consulting, All For Sciences Media, etc. Elle a enfin encouragé les participants à profiter des ateliers de formation proposés.
M. Émilie Aurélien, secrétaire général du Réseau africain des jeunes chercheurs et doctorants en géographie à l’Université de Nantes par ailleurs modérateur, a pris la parole pour expliquer le format des présentations et présenter les intervenants. Chaque intervenant abordera le thème sous différents angles philosophiques, historiques et géographiques. Les présentations seront suivies de discussions enrichissantes, permettant de poser des questions et approfondir les réflexions.
Faut-il le rappeler ce symposium qui a débuté ce 03 Juin se poursuivra jusqu’au 7 juin, promet de continuer à offrir des opportunités d’apprentissage, de partage et de collaboration. Il constitue une plateforme dynamique pour la jeunesse africaine, visant à remodeler l’image de l’Afrique et à proposer des solutions innovantes pour le développement du continent.
Succès Djimtebaye (Stag)