Sachets plastiques de toutes sortes, papiers usés, feuilles mortes, ici, les déchets ravissent si bien la vedette à l’ordre pour y installer le désordre. Sous un soleil brûlant, sans aucune crainte pour la poussière, les étudiants de la coordination des écoles et instituts de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, soutenus par d’autres organisations, toutes aussi munies d’outils de nettoyage, ont dédié cette journée du samedi 02 avril 2022 à l’assainissement et au reboisement du jardin de l’Institut des Sciences et Techniques.
En ce début du mois d’avril, en milieu de journée, la coordination des écoles et instituts, l’unité de coordination de la gestion des déchets solides de Dakar (UCG) et d’autres organisations se sont donnés rendez-vous installer un jardin écologique à l’institut des sciences et techniques de l’université Cheick Anta Diop de Dakar, en lieu et place des déchets qui jusque-là, régnaient en maître des lieux. Il s’agissait pour ces vaillants acteurs du monde universitaire, de s’unir pour un cadre plus habitable, et contre la malpropreté en ce lieu, qui n’a que trop duré.
Des coups de balaies, les va et vient des râteaux, les pioches pour déterrer des racines des arbres morts, les bouteilles cassées et les déchets de tous genres, aménager un cadre de vie agréable, planter de nouveaux arbres que ça soit le cordia, le cordia sebestiana ou le peltophorum c’est ce que font les étudiants pour rendre l’école plus belle.
Mansour Diop dans son blouson de travail complet de couleur verte, teint noir, taille moyenne et un bonnet sur la tête, environnementaliste et en même temps étudiant en master en gouvernance territorial et politique public affiche un sourire et déclare : « L’objectif c’est de faire un nettoyage, après un reboisement et ensuite faire des dons de corbeilles ».
Sur son visage se lit un satisfecit qui tout d’un coup se transforme en amertume puisqu’il affirme après d’un ton de désespoir : « nous rencontrons d’énormes difficultés. Il y a tout d’abord la faible implication de la Jeunesse et il n’y a pas un budget d’accompagnement de la part des autorités ou un fond d’aide pour l’accompagnement des activités .
Un engagement affiché
Dans un climat de gaieté de convivialité, les travaux évoluent. Le vent qui souffle fort emporte les poussières soulevées par les coups de pioches, de machettes, de houes, de râteaux, de perles et de balaies. L’équipe est subdivisée en plusieurs sections, certains en tenues couleur verte, les gans à la main, balaient et ramassent les déchets déjà rassemblés pour les mettre dans les poubelles.
D’autres en T-shirt couleur bleues, sur le dos est frappé ‘’la coordination des écoles et instituts’’. Ces derniers se chargent de creuser les trous et les rendent humide à l’eau en attendant de mettre les plantes.
Tout ceci est fait à cause de la volonté de protéger l’environnement et le fait de vouloir travailler pour le bien de l’écosystème puisque selon les étudiants, ce sont les futurs dirigeants de ce pays. D’un coup de maître toute l’enceinte de l’établissement est propre et les arbres sont plantés en respectant des intervalles précis.
Même s’il y a cette volonté, l’accompagnement fait défaut. « L’accompagnement qu’il fallait au niveau des autorités universitaires, nous ne l’avons pas eu. Ce sont les étudiants eux même qui contribuent entre eux pour la réussite de l’activité. Il n’y a pas d’accompagnement », affirme Ibrahima Ndoye, coordonnateur des écoles et instituts de l’Ucad.
Malgré les difficultés liées au financement, à la main d’œuvre, et aux manques de matériels, les étudiants ont gagné le pari de l’assainissement de la cour au grand bonheur des usagers.
Roger Kpétéka