Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat est un organisme intergouvernemental chargé d’évaluer la réalité, les causes et les conséquences du changement climatique en cours. Dans le cadre d’une tournée de vulgarisation de ses actions et notamment son 6è rapport, tenue à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal, nous avons posé quelques questions au vice-président Youba Sokona.
Qu’est-ce que le GIEC ?
Nous nous rendons compte que le groupe intergouvernemental d’expert sur l’évolution du climat est très peu connu en Afrique et en particulier dans les pays francophones. Quand on épelle le sigle du GIEC en anglais, les gens saisissent.
Ceci, pour une meilleure compréhension de l’évolution du climat, leur implication et de trouver des éléments de réponses de manières transparentes, totalement transparentes. Et ce travail est fait par un certain nombre de scientifiques qui sont choisis à partir de nominations par des gouvernements ou par des pairs.
Comment les travaux sont -ils séquencés ?
Le travail d’analyse se déroule sur une période de 6 ans à 7 ans.
C’est-à-dire que nous avons déjà produit 6 rapports. Le premier rapport a été produit dans les années 90 a été essentiel sur la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Le deuxième rapport a été essentiel pour le protocole de Kyoto. Le cinquième rapport du GIEC a été fondamental pour l’accord de Paris. Le sixième rapport sera essentiel sur le bilan global de tout ce qui a été accompli jusqu’à ce jour depuis l’existence de la convention.
En quoi le GIEC participe à la stimulation de la production scientifique dans le domaine de la recherche ?
Le travail du GIEC est basé sur les publications scientifiques dans différents domaines. Au début du GIEC quand on a commencé à travailler il y avait environ dix milles publications scientifiques sur les différents aspects du changement climatique.
Au début nous pensions que nous n’avions pas suffisamment de publications là-dessus pour faire un rapport.
Mais en deux ans nous sommes arrivés à faire six milles publications, rien que sur la question de 1.5. Si on allait au-delà de cette question de 1.5 il est évident qu’il va y avoir.
Mais si on arrivait à le faire cela veut dire qu’il y a beaucoup de scientifiques qui sont intéressés aux questions et chacune des publications du GIEC a également donné des indications sur les lieux où l’on manque de connaissances approfondies.
Ceci amène donc les scientifiques à s’intéresser à ses questions puisqu’ils désirent s’étendre sur l’excellence.
Est-ce une satisfaction pour les chercheurs africains cités par le Giec ?
Certains scientifiques se sentent beaucoup plus valorisés si leurs publications est citée par le GIEC. Donc il y a cet aspect stimulant, le fait également que le prix Nobel qu’on a eu, l’argent qu’on a eu constitue une bourse pour les pays en développement, les pays les moins avancés pour faire des thèses sur les aspects du changement climatique.
Propos recueillis par Giraud Togbé
Transcription Ricardo Domingo