Le Symposium des Jeunes Chercheurs Africains a captivé l’attention des participants pendant cinq jours de réflexion intense sur le thème majeur : « (Re)penser / (Re)panser l’image de l’Afrique pour le développement du continent ». Les débats et formations ont offert des perspectives enrichissantes pour le développement du continent africain par le biais de la science.
À cette occasion, des universitaires ont animé un panel le 07 juin 2024, axée sur le thème « Collaborations entre les universités et les institutions internationales pour la promotion de la recherche et de l’innovation en Afrique : expériences et perspectives ».
« Tout développement passe par la science », a déclaré le modérateur Pancras Zountchegbe, ouvrant ainsi une discussion fascinante et instructive sur la recherche en Afrique.
Dr Majoie Tohoyessou Agoli-Agbo, docteur en microbiologie du laboratoire de Biologie et de Typage Moléculaire en Microbiologie à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Abomey Calavi (FAST-UAC), a souligné une tendance croissante dans les universités africaines à reconnaître l’importance de la recherche. Cette prise de conscience se manifeste par la création de nombreux centres de recherche et par une collaboration accrue entre les chercheurs de différents pays.
Cependant, Dr Agoli-Agbo a attiré l’attention sur un obstacle majeur qui entrave le progrès de la recherche : le manque de soutien financier. Elle a clairement indiqué que sans un financement adéquat, il est impossible de mener une recherche efficace.
Le Professeur Mohamed Nasser Baco, vice-recteur de l’Université de Parakou, a aussi relevé le fait qu’on constate une évolution significative dans le paysage de la recherche universitaire. Selon lui, les institutions nationales se concentrent sur la rédaction de projets de recherche et la recherche de partenaires internationaux pour leur mise en œuvre.
Cette dynamique, selon le Professeur Baco, témoigne d’un changement de perspective concernant la qualité et le nombre de projets, ainsi que la qualité des ressources humaines impliquées. Il a également évoqué un changement dans la manière dont les résultats de la recherche sont partagés.
Pour que la recherche réponde aux attentes des populations, le Professeur Baco a expliqué qu’il existe des mécanismes internes de recherche au niveau des universités, ainsi qu’un plan stratégique de l’État, une politique nationale de la recherche et une stratégie nationale de l’innovation.
Face aux difficultés rencontrées par les chercheurs pour rédiger des projets de recherche, le Professeur Baco a indiqué que des formations à l’écriture scientifique et à l’élaboration de projets de recherche sont de plus en plus organisées. Ces formations visent à aider les enseignants à identifier des préoccupations scientifiques, à élaborer des projets et à obtenir des financements.
Un bon projet de recherche se distingue par l’originalité de la réflexion
Dr Martin Mbarga, chercheur en sciences politiques et sociales à l’université de Douala, a partagé ses réflexions sur l’essor remarquable de la collaboration scientifique en Afrique. Selon lui, cet engouement est largement dû aux initiatives du gouvernement visant à promouvoir les collaborations internes par le biais de politiques publiques.
Il voit dans cette tendance une volonté manifeste de faire de l’Afrique un continent où les sciences sociales pourraient être le moteur de la transformation des politiques sociales. « Nous assistons à un réveil de la productivité scientifique qui pourrait transformer les politiques sociales africaines », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Dr Mbarga a souligné l’importance de la qualité dans la recherche. Pour lui, un bon projet de recherche se distingue par l’originalité de la réflexion, un objectif clairement défini qui contribue au développement du pays, une revue de littérature exhaustive, des données bien collectées, des grilles d’analyse qui intègrent les codes des politiques publiques, et des résultats solidement établis.
Dr Cheikou Kane, responsable de la division de la propriété intellectuelle à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a, quant à lui, axé ses réflexions sur la promotion de la recherche au Sénégal. Il a révélé l’existence de programmes de recherche qui soutiennent financièrement les chercheurs dans leurs travaux appliqués et offrent un accompagnement à l’incubation en formant les docteurs.
Cependant, Dr Kane a évoqué un problème majeur « dans certains projets, les chercheurs ne sont pas associés dès le démarrage du projet ou ne disposent pas de tous les éléments nécessaires pour mener à bien leurs recherches ». Pour lui, il est essentiel que les chercheurs soient impliqués dès le début et disposent de toutes les ressources nécessaires.
Dô DAO (Stag)