Le Professeur Nathalie GUESSENND est une figure incontournable de la recherche scientifique en Côte d’Ivoire. Elle est Directeur de recherche en microbiologie et Point Focal National de lutte contre l’Antibiorésistance (RAM). Responsable du centre national de référence pour les antibiotiques à l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, elle dirige les aspects opérationnels et la coordination du Groupe de Travail Technique RAM, issue de la plateforme multisectorielle « One Heath ».
La RAM constitue un défi international qui menace de réduire à néant plus d’un siècle de progrès en santé publique, en soins de santé et en développement humain, animal et environnemental aussi. Les effets de la RAM se font déjà sentir dans tout le système de soins de santé en Côte d’Ivoire.
Cette menace n’a pas échappé à l’attention du professeur Nathalie GUESSENND qui s’investit aujourd’hui dans la lutte contre ce fléau qui attaque progressivement l’humanité. Depuis de nombreuses années, elle déploie une énergie remarquable et remarquée au service de cette lutte.
Cette passionnée de sciences naturelles de la vie, est responsable du Centre National de Référence des Antibiotiques et chef de l’Unité des Antibiotiques, des Substances naturelles et de la Surveillance de la résistance aux antimicrobiens à l’Institut Pasteur fait de son cheval de bataille la lutte conte la résistance antimicrobienne.
« Je suis passionnée de science en particulier les sciences naturelles et de la vie. Le Laboratoire de l’antibiogramme ayant été créé à l’Institut Pasteur dans les années 90, la responsabilité m’a été confiée. Très vite devant le nombre croissant de bactéries résistantes responsables des infections a induit un déclic pour la mise en place d’un observatoire national multisectoriel pour la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Cela a été le départ d’une longue aventure nationale avec la grande vision de Mme la Directrice de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. », nous a-t-elle confié.
Professeur Nathalie GUESSENND
Le quotidien d’une femme chercheuse dans le domaine scientifique n’est pas toujours aisé. Mère et épouse, Mme GUESSENND est une travailleuse acharnée.
Concilier sa vie de couple mère au foyer et chercheur n’a pas toujours été de tout repos, beaucoup de défis et de chalenges à relever pour arriver à ce parcours inspirant « Concilier sa carrière jonchée de thèses et de publications et la vie familiale, c’est-à-dire épouse et mère n’a pas été de tout repos. Les voyages d’études m’éloignaient régulièrement de la famille, sans compter les longues nuits au laboratoire. Il fallait trouver un équilibre entre les deux amours. Oui, il y a eu beaucoup de difficultés, qui ont au final donné, de beaux résultats. », dixit celle qu’on ne présente plus.
Au niveau national, Pr Nathalie GUESSENND a activement participé à la mise en place d’un réseau de 32 laboratoires publics et privés, en santé humaine, santé animale et environnementale.
L’ancienne élève de l’Institut Pasteur de Paris a un parcours inspirant, son amour pour la chose scientifique l’a emmené à réaliser plusieurs travaux de recherches dans le domaine scientifiques sur la résistance antimicrobienne, dont l’un a été cette étude réalisée avec un groupe de chercheurs ivoiriens en 2004 sur les Infections urinaires néonatales à Abidjan.
Étude faite sur 720 nouveau-nés hospitalisés en néonatalogie pour infection néonatale avec prélèvement des échantillons d’urine collectés en vue d’un examen cytobactériologique pour détecter le problème de résistance bactérienne.
La transmission des savoirs est aussi au cœur de ses convictions, autant pour assurer la relève biomédicale que pour prendre position publiquement ou éclairer les autorités, et les étudiants chercheurs qui la sollicitent pour son expertise sur ses thèmes de prédilection : l’antibiorésistance et toutes les problématiques de résistances bactériennes.
Mme GUESSENND assure la fonction de Directeur de recherche à l’UFR des sciences médicales de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan.
Le faible effectif de filles en sciences et les énormes difficultés rencontrées au fil de leur parcours qui les amènent à douter et à abandonner en chemin leurs études sont un constat fait dans beaucoup de filières scientifiques.
Pour cela, le prof GUESSENND exhorte les jeunes filles à s’intéresser au domaine de la science, car pour elle, les jeunes filles ont les mêmes capacités que les garçons à exceller dans ce métier et il suffit de cultiver une grande capacité de concentration et la constance dans l’effort.
1er Prix d’excellence 2018 pour les chercheurs et enseignants, elle est membre fondatrice de la TWG de l’organisation ouest-africaine de la Santé ‘(OOAS) pour la RAM.
Personne-ressource de l’OMS pour l’élaboration et la mise en œuvre des projets de plans d’action nationaux de lutte contre la résistance aux antimicrobiens en Afrique, elle a acquis une expérience de 20 ans dans le traitement de la résistance aux antimicrobiens.
Edithe Valerie Nguekam
