Alors que les enjeux scientifiques prennent une place de plus en plus centrale dans la vie publique changement climatique, pandémies, sécurité alimentaire, pollution ou encore intelligence artificielle le dialogue entre chercheurs et journalistes scientifiques n’a jamais été aussi crucial.
La 2ᵉ Conférence mondiale des journalistes scientifiques, organisée à l’Université Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire, s’inscrit dans cette dynamique. Réunissant des professionnels venus d’Afrique, d’Europe , cet événement met l’accent sur un thème transversal et urgent : le concept One Health, ou « Une seule santé », qui reconnaît l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale.
Construire des ponts entre savoirs scientifiques et sociétés
Les échanges entre journalistes et chercheurs permettent de traduire les connaissances complexes en informations accessibles. Trop souvent, les résultats de la recherche scientifique restent confinés dans des cercles académiques, inaccessibles au grand public ou mal interprétés dans les médias généralistes.
Les journalistes scientifiques jouent alors un rôle d’intermédiaires, en rendant intelligibles les données, en contextualisant les enjeux et en posant les bonnes questions aux scientifiques.
Ce rôle de passeur de science devient d’autant plus important lorsque les crises sanitaires ou environnementales exigent des réponses rapides et éclairées. Le journalisme scientifique peut alors contribuer à désamorcer les rumeurs, à orienter les comportements citoyens, et à éclairer les décisions politiques.
Une collaboration basée sur la confiance et la rigueur
Le dialogue entre scientifiques et journalistes repose sur un respect mutuel des compétences de chacun : la rigueur de la méthode scientifique d’un côté, la maîtrise de la narration et de la pédagogie de l’autre. Ces rencontres permettent aussi aux chercheurs de mieux comprendre les besoins des journalistes en matière de clarté, de contextualisation et de timing.
En retour, les journalistes accèdent à des sources fiables, diversifiées et souvent inédites, qui enrichissent leur travail de terrain.
De telles conférences créent ainsi un cadre propice à cette interaction : les journalistes y affinent leur compréhension des problématiques scientifiques, découvrent de nouveaux axes de reportage, et tissent des liens directs avec les laboratoires, les centres de recherche et les experts.
Quant aux chercheurs, ils bénéficient d’une meilleure visibilité et d’un accompagnement vers une communication scientifique plus ouverte, stratégique et citoyenne.
Vers une culture scientifique partagée
À travers des échanges réguliers, les journalistes scientifiques et les chercheurs peuvent construire ensemble une culture scientifique partagée, où la science n’est plus seulement une affaire de spécialistes, mais devient un bien commun, mobilisable au service du développement, de la santé et de l’environnement.
Dans un contexte africain où les défis sont immenses et les ressources parfois limitées, ce type de coopération est une opportunité pour renforcer les capacités locales en matière de communication scientifique, mais aussi pour promouvoir une production médiatique qui valorise les savoirs issus du continent.
Ces rencontres ne sont donc pas de simples événements ponctuels : elles s’inscrivent dans un effort collectif pour faire progresser à la fois la transparence scientifique, la qualité de l’information et l’engagement citoyen autour des grands enjeux de notre époque.