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Moustiques génétiquement modifiés : des organisations disent stop au projet Target Malaria

Le 30 mai 2024, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, une coalition d’organisations de la société civile a appelé à une cessation immédiate du projet Target Malaria au Burkina Faso.

« Nous nous opposons fermement à la libération de moustiques génétiquement modifiés (GM) de la deuxième phase. Nous nous opposons également à l’expérimentation du forçage génétique au Burkina Faso et en Afrique. Nous demandons à l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) d’assumer ses responsabilités en tant qu’institution de contrôle des activités biotechnologiques sur le territoire national, en refusant d’accorder une autre autorisation de libération de moustiques », a affirmé une coalition d’organisations opposées au projet d’expérimentation des moustiques GM.

Ces organisations ont souligné que depuis six ans, des activités biotechnologiques impliquant des manipulations génétiques de moustiques sont menées au Burkina Faso. Ces activités menées par le projet Target Malaria visent à réduire voire à éliminer la population de moustiques responsables du paludisme.

La coalition a souligné que le projet Target Malaria a conçu une expérimentation complexe en trois phases, chacune portant sur une souche particulière de moustiques GM. Les deux premières phases concernent les moustiques GM sans forçage génétique, et la dernière phase concerne les moustiques avec forçage génétique.

« Vous vous souviendrez que le 1er juillet 2019, dans le cadre de sa première phase, le projet a procédé à la libération de 6 400 moustiques GM à Bana, une commune rurale du département de Bobo-Dioulasso, malgré les protestations de la société civile burkinabè. Il convient de préciser que le groupe de veille de la société civile n’a été informé que 48 heures à l’avance, un vendredi pour une opération qui devait avoir lieu le lundi, ce qui ne lui laissait aucune possibilité de recours », peut-on lire dans la déclaration.

Selon les membres de cette coalition, si l’objectif du projet Target Malaria est d’éradiquer le paludisme au Burkina Faso, il existe des solutions plus saines pour y parvenir. « Il s’agit d’une bonne politique d’aménagement du territoire, de la mise en place d’une bonne politique d’assainissement de nos cadres de vie qui implique les communautés à la base, de la promotion de certaines plantes réputées efficaces comme l’artémesia et d’autres contre le paludisme », ont-ils énuméré.

En plus de ces solutions, ils disent encourager « la vulgarisation du vaccin mis au point à Nanoro par des chercheurs Burkinabè et validé par l’OMS », tout en exprimant leur « ferme opposition » aux lâchers de moustiques GM de 2ème phase.

Synthèse de Dô DAO (Stag)

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