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Les produits plastiques, réservoirs de risques sanitaires dissimulés ?

D’après un rapport de septembre 2020, les produits chimiques toxiques préoccupants répandus dans les produits en plastique courants peuvent entraver la transition vers une économie circulaire.

Réalisé en collaboration avec divers groupes des Nations Unies, des experts techniques et des organisations affiliées, ce rapport intitulé « Les additifs toxiques dans les plastiques et l’économie circulaire » met en lumière de nombreuses preuves de la présence de composants chimiques toxiques dans les plastiques, mettant ainsi en danger la santé humaine et l’environnement, et entravant la mise en place d’une économie circulaire sécurisée.

Ce rapport s’appuie sur de nombreuses preuves tirées d’articles scientifiques de renom concernant les groupes de produits chimiques les plus préoccupants utilisés dans la production du plastique.

Il identifie les « substances préoccupantes » dans les plastiques, telles que les retardateurs de flamme, les produits chimiques perfluorés, les phtalates, les bisphénols et les nonylphénols, qui comportent des risques pour la santé humaine et l’environnement.

Ces substances, dont beaucoup sont des perturbateurs endocriniens, sont couramment utilisées comme additifs toxiques dans des produits de consommation courante tels que les jouets pour enfants, les emballages alimentaires, les produits électroniques, les textiles, les tissus d’ameublement et les meubles.

Le rapport examine la présence et les impacts des produits chimiques dangereux à toutes les étapes du cycle de vie des produits en plastique, de la production au recyclage, en passant par l’utilisation, la mise en décharge, l’incinération, la valorisation énergétique des déchets, ainsi que l’accumulation terrestre et marine.

Il détaille les répercussions de ces produits chimiques sur la santé humaine, les écosystèmes marins et l’environnement. Même de faibles quantités de ces additifs chimiques présents dans les plastiques peuvent entraîner des cancers, des dommages aux systèmes immunitaires et reproducteurs, des altérations des fonctions cognitives et des retards de croissance.

« La pandémie de la COVID-19 a mis en évidence les liens entre la santé de l’environnement et le bien-être des sociétés humaines. Il est temps d’agir en se basant sur la science pour réduire les additifs chimiques toxiques présents dans les plastiques, ainsi que la pollution sous toutes ses formes, et pour rechercher des solutions durables permettant de vivre en harmonie avec la nature.

  • La gestion du fléau des déchets plastiques qui étouffe la vie marine et libère des substances extrêmement nocives dans l’environnement, doit devenir une priorité », a souligné Gaetano Leone, Coordonnateur du PNUE/PAM – Secrétariat de la Convention de Barcelone. « Diverses mesures peuvent être prises pour une gestion responsable des déchets de la COVID-19. S’attaquer à cette épidémie de plastique est un pas significatif vers une renaissance écologique en Mare Nostrum. »

Les modèles d’économie circulaire sont conçus pour éliminer les déchets en vue de rétablir le capital naturel et de maintenir au maximum la valeur des produits, des matériaux et des molécules qui circulent efficacement dans l’économie.

Les plastiques contenant des produits chimiques dangereux peuvent exposer de manière continue les individus et les écosystèmes, notamment les milieux marins où ils s’accumulent, à des substances nocives.

Cette situation est particulièrement préoccupante en ce qui concerne le recyclage des plastiques contenant des polluants organiques persistants (POP), considérés parmi les substances les plus dangereuses au monde et soumis à des réglementations ou des interdictions par des conventions chimiques internationales.

  • Le rapport met en évidence la nécessité de concentrer les efforts pour résoudre le problème de la pollution plastique dans le monde sur les substances préoccupantes omniprésentes dans les déchets plastiques. Rolph Payet, Secrétaire exécutif du Secrétariat du BRS, a déclaré que « la gestion des POP et d’autres produits chimiques dangereux ajoutés aux plastiques tout au long de leur cycle de vie est complexe, y compris lors de l’élimination ou du recyclage des déchets plastiques. Il est impératif d’obtenir une transparence quant aux plastiques contenant des additifs spécifiques, afin de permettre une gestion environnementalement responsable. J’encourage vivement l’industrie et les universités à intensifier leurs efforts pour trouver des alternatives aux additifs dangereux dans les plastiques. »

Ce rapport se démarque en identifiant les additifs chimiques dangereux présents dans des produits courants et largement disponibles, tout en mettant en évidence la menace qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, qu’il s’agisse des produits eux-mêmes, de leurs déchets, de leur recyclage, de leur mise en décharge ou de leur incinération, a affirmé Dr Sara Brosché du Réseau International pour l’Élimination des Polluants (IPEN).

Le document détaille les risques toxiques associés à chaque étape du cycle de vie des plastiques, depuis leur production jusqu’à leur élimination, y compris la contamination par des substances dangereuses issues des déchets plastiques dans les décharges, l’incinération, la pyrolyse, le recyclage, ainsi que la pollution plastique dans les océans et les rivières.

Griffins Ochieng, directeur exécutif du Centre for Environmental Justice and Development (CEJAD, Kenya) et leader au sein du réseau mondial IPEN, a souligné l’importance pour nos décideurs et le public de prendre conscience des risques inhérents à de nombreux plastiques, ainsi que des conséquences sur la santé et l’environnement, liées au recyclage, à l’incinération, à la valorisation énergétique des déchets et à la mise en décharge, alors que l’industrie plastique cherche de nouvelles destinations pour les déchets plastiques mondiaux en Afrique. 

Le rapport énumère quatre approches clés pour réduire la production et l’utilisation de produits chimiques préoccupants, éviter les solutions de rechange nocives, et encourager une économie circulaire sûre.

Il a été élaboré par le Centre d’Activités Régionales pour la Consommation et la Production Durables (CAR/PPD) au service de la Convention de Stockholm et de la Convention de Barcelone, avec la contribution active d’autres centres régionaux des Conventions de Bâle et de Stockholm, du Réseau International pour l’Élimination des Polluants (IPEN) et des experts du Groupe thématique sur la pollution marine. 

Tidiane Bamadio 

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