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Les 2 et 3 février 2022, la Terre va essuyer une tempête solaire

Une bourrasque de vent solaire est attendue demain sur Terre, suite à une éjection de plasma intervenue samedi 29 janvier 2022. Si son intensité devrait être modérée, elle témoigne du « réveil » de notre étoile, entrée il y a deux ans dans un nouveau cycle d’activité.

Attention, avis de tempête pour le 2 février 2022 ! Mais ce n’est pas une tempête comme les autres : elle concerne la Terre entière, et n’a rien à voir avec la météo. Elle nous vient en droite ligne… du soleil !

Ce bulletin a été émis par le Space weather prediction center (SWPC) de la NASA, l’une des organisations chargées de surveiller les colères de notre étoile afin d’en prévenir les conséquences sur Terre. Samedi 30 janvier à 0h32 heure de Paris, le satellite SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) a observé une éjection de masse coronale (CME).

La tempête arrive à la vitesse de 2,3 millions de km/h

Il s’agit d’une immense bouffée de plasma (composée de particules chargées électriquement (électrons et ions)) propulsée dans l’espace lors d’une éruption solaire. Cette bourrasque électromagnétique file désormais vers la Terre à 2,3 millions de km/h. La planète n’est pas exactement sur son chemin, mais elle devrait tout de même la balayer partiellement… Le bouclier magnétique entourant la Terre jouera alors son rôle, écartant la plupart d’entre elles. Certaines parviendront néanmoins à le franchir. Avec quelques conséquences ? Il est difficile de les prévoir avec précision. Le SWPC anticipe un événement « modéré » de type G2 (sur une échelle qui va de G1, mineur, à G5, extrême).

Une activité solaire qui va aller crescendo

Selon le SWPC, les conséquences possibles sont les suivantes :

• Sur Terre, les systèmes électriques en haute altitude peuvent subir des problèmes de tensions, et si la tempête dure cela peut endommager les transformateurs ;

• En orbite, des actions correctives de trajectoires des orbites peuvent être requises par le contrôle au sol ;

• Des aurores boréales sont visibles depuis de plus basses latitudes, il est arrivé par le passé d’en voir jusqu’à New York.

Cette tempête, si elle est la première de l’année, ne sera sûrement pas la dernière. Depuis fin 2019, notre étoile est entrée dans un nouveau cycle qui devrait culminer vers 2025. D’autres événements, plus violents, sont donc à redouter. La menace n’est pas prise à la légère. L’une des plus violentes tempêtes par le passé, le 13 mars 1989, avait par exemple provoqué un blackout dans la province du Québec.

Plus de six millions de personnes s’étaient retrouvés plongés dans le noir du fait des surtensions survenues sur le réseau électrique. C’était avant internet. On imagine les ravages que ferait une telle catastrophe dans nos sociétés plus dépendantes de l’électricité qu’elles ne l’étaient alors.

D’où l’effort mondial réalisé pour comprendre la formation des CME, leur propagation vers la Terre et leur impact. A ce titre, les chercheurs attendent beaucoup des sondes Solar Orbiter, Parker Solar Probe et BepiColombo qui seront toutes aux premières loges pour observer notre étoile à son pic d’intensité dans 3 ans. En attendant, la tempête qui s’annonce perdurera environ 24 heures. Même modérée, elle devrait offrir en tous les cas de magnifiques aurores polaires à ceux qui auront la chance de se trouver sous ces latitudes…

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