50 participants dont 40 éleveurs, et association d’éleveurs et vendeurs ont participés jeudi dernier a un atelier l’atelier atelier de restitution des résultats d’études sur l’utilisation des antimicrobiens et la sensibilisation des éleveurs de bovins sur la résistance aux antimicrobiens dans le département de Korhogo a l’hôtel olympe. Cet atelier fait suite aux activités prévues pour la semaine mondiale de la Résistance aux antimicrobiens qui se déroule actuellement dans le monde depuis le 18 novembre dernier.
Les chercheurs de l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo en collaboration avec le Groupe Technique de Travail lutte contre les résistances aux antimicrobiennes (GTT-RAM Côte d’Ivoire) ont présenté en plénière devant une cinquantaine d’acteurs de la filière laitière à la salle de conférence de l’hôtel Mont Korhogo, les résultats des études menées sur le lait, la viande et les tiques. La présentation de ces résultats a donné lieu à des échanges et une sensibilisation des acteurs sur l’utilisation des antibiotiques.
En effet, selon les dernières études du ministère des ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, l’élevage bovin prend une ampleur grandissante en Côte d’Ivoire depuis les décennies de sécheresses qui ont durement éprouvé les pays du sahel. Les éleveurs transhumants d’hier se sont progressivement sédentarisés et les autochtones-agriculteurs d’antan se transformant en agro-éleveurs.
Il est important de préciser ici que dans le nord de la Côte d’Ivoire, l’élevage pratiqué y est de type extensif, sédentaire ou semi-transhumant. La pratique de cette activité rime avec une forte utilisation de produits médicamenteux afin de garantir la santé des animaux et la qualité hygiénique des aliments.
Par contre, l’usage des médicaments, les notions sur les conditions d’utilisations, les doses à administrer ou les délais d’attente entre la prise de médicaments et l’abattage sont souvent absents, tout cela est en grande partie responsable de la multiplication et de la propagation des bactéries multi-résistantes (BMR).
Lors de son discours de bienvenu, le Directeur des ressources animales et halieutiques de la cité du Poro. OUATTARRA Issif a félicité cette initiative et encouragé les participants à suivre avec attention cet atelier de sensibilisation.
Il n’a pas manqué de souligner que l’ensemble des participants (éleveurs) se plaignent souvent des maladies dues à l’inefficacité des traitements administrés à leurs animaux. Que faire face à cela ? Le directeur régional et le directeur du LANADA ont de ce fait, au cours des échanges prodigués des conseils et les bonnes pratiques dans l’utilisation des médicaments. Ils ont conseillé et exhorté les éleveurs présents à toujours faire recours au vétérinaire ou au Lanada pour résoudre leurs préoccupations.
Comment utiliser les antibiotiques dans l’élevage ?
L’objectif final de cet atelier était de présenter les résultats des différentes enquêtes menées dans le Département de Korhogo en lien avec l’utilisation du lait, de la viande et des médicaments vétérinaires.
Les études qui ont été faites à ce sujet concernaient principalement l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage, la qualité sanitaire des produits de l’élevage à l’instar du lait, de la viande etc. et la recherche d’une solution alternative biologique dans la lutte contre les tiques dans le bassin laitier de Korhogo.
Elles été réalisées par des Enseignant-chercheurs de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) des Sciences Biologiques de l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo.
Ces travaux ont été réalisés avec l’appui de la Direction des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire (DSV), du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) et l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI). Toutes ces structures de santé et d’environnement ont reçu des échantillons pour analyse.
Il s’agit notamment des échantillons de lait et de tiques qui ont été analysés au LANADA, des échantillons de viande prélevés à l’abattoir et aux marchés qui ont été analysés au Centre Ivoirien Antipollution, et les BMR qui ont fait l’objet d’une recherche au niveau de l’institut Pasteur de Côte d’Ivoire.
Il faut reconnaitre ici que ces élevages fournissent 85% de la production laitière locale et nationale. À ce jour, les principales contraintes à l’élevage bovin en Côte d’Ivoire sont à la fois d’ordre organisationnel, sanitaire et d’accès aux ressources pastorales, et la contamination microbienne des produits de cet élevage notamment le lait, la viande et même l’environnement est de plus en plus documenté.
Il faut signaler en passant que le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS) dans le cadre d’une succession de projets Safe Food Fair Food financé par la GIZ/BMZ, qui applique un développement de modèle laitier basé sur l’analyse de la filière financé par un consortium de bailleurs dont l’UBS-Optimus, Africa et le PASRES a mené de 2009 à 2014 des recherches à Korhogo sur la filière locale lait.
Au terme de cette atelier de restitution, les acteurs de la filière bovine et lait local de participants se sont dit satisfaits d’avoir informés sur les résultats relatifs à l’utilisation des antibiotiques, et la qualité du lait et de la viande, il se sont également sentis privilégiés d’avoir été sensibilisés sur l’importance du potentiel du lait local et de la nécessité de fournir aux consommateurs du lait et de la viande de la viande et du lait de bonne qualité.
Quant au Directeur des Ressources Animales et Halieutiques du Poro, il a félicité les formateurs et les partenaires pour cette initiative et a conseillé aux éleveurs de mettre en pratique toutes les recommandations données.
« Cet atelier a été très enrichissant, vu la qualité des interventions. Je suis heureux d’avoir été présent pour donner un éclairage à certains partis que nos bailleurs ont formés ce jour pour améliorer les différents teneurs des résidus des médicaments que l’on retrouve dans le lait et dans les viandes.
Tous les participants chacun à son niveau ont fait parler leur cœur. Les données présentées étaient intéressantes pour éveiller la conscience de nos éleveurs. L’objectif étant de mettre sur le marché de denrées animales saines, afin de protéger la santé des consommateurs. »
Au final, des solutions pour améliorer la qualité du lait et de la viande leur ont été sont proposées, et les participants venus nombreux ont été sensibilisés sur la problématique de la résistance antimicrobiennes.
Edithe Valerie Nguekam