Les girafes, longtemps considérées comme une seule espèce, viennent d’être reclassées en quatre espèces distinctes, selon un rapport relayé par AfricaNews à partir des travaux de scientifiques et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cette avancée en taxonomie devrait permettre de mieux cibler les efforts de conservation et de donner la priorité aux populations les plus menacées.
Pour le grand public, les girafes paraissent similaires. Mais les chercheurs ont mis en évidence des différences évolutives entre les populations africaines, aboutissant à la reconnaissance de quatre espèces : la girafe du Nord, la girafe réticulée, la girafe massaï et la girafe du Sud.
« Chaque espèce a des tailles de population différentes, des menaces différentes et donc des besoins de conservation distincts », explique le Dr Michael Brown, coprésident du groupe de spécialistes des girafes et okapis de l’UICN.
Cette clarification scientifique est cruciale pour définir des stratégies ciblées. Philip Muruthi, vice-président pour la conservation des espèces à l’African Wildlife Foundation, souligne que « la taxonomie permet de nommer et de distinguer les espèces, ce qui rend les mesures de conservation plus précises.
Identifier la girafe massaï, par exemple, c’est aussi identifier les menaces spécifiques auxquelles elle est confrontée et les actions nécessaires pour y répondre ».
Aujourd’hui, on estime qu’il reste environ 117 000 girafes sauvages en Afrique, soit une chute de 40 % au cours des 30 dernières années, d’après l’International Fund for Animal Welfare. Leurs principales menaces sont la perte d’habitat, le braconnage et les maladies.
Pour les conservationnistes, cette nouvelle classification est une opportunité d’agir plus rapidement et de mobiliser davantage de ressources.
Comme le rappelle AfricaNews, le fait de conférer à chaque population un statut d’espèce à part entière pourrait attirer plus d’attention internationale et déclencher des programmes de protection mieux adaptés aux réalités locales.