Le Bénin pourrait, dans quelques années, être entouré de pays totalement engagés dans la course au trésor que représente le spatial. Professionnels du domaine, chercheurs, curieux et surtout membres de la Sirius Space Association en ont encore fait le constat vendredi dernier à Abomey-Calavi. L’état des lieux du spatial au Bénin a été au cœur des discussions.
Le spatial est aujourd’hui un enjeu de premier plan, surtout pour les pays africains. Même si à ses origines, les intentions de son développement relevaient de fins guerrières, aujourd’hui, le spatial présente une transversalité sidérante dans tous les domaines de la vie courante. Force est cependant de constater que l’émancipation de ce pan de la science est encore confrontée à plusieurs défis, notamment au Bénin.
En référence à la ligne de Karman, l’on commence réellement à parler de l’espace à environ 100 kilomètres d’altitude. Ce caractère lointain de l’espace est aussi une réalité dans la conscience collective. La discipline, bien que faisant partie du quotidien des populations, reste très peu connue. Pourtant, depuis plus d’un quart de siècle, les initiatives de vulgarisation et d’initiation se multiplient au pays des Amazones.
Dans les années 2000 déjà, le premier club d’astronomie au Bénin, ORION Bénin, prenait forme avec Pide Aristide AHANHANZO. Dès 2021, Sirius Astro Club, aujourd’hui Sirius Space Association, s’inscrit dans la même vocation de vulgarisation de la discipline.
En 25 ans de vulgarisation, de nombreuses activités et actions se sont enchaînées pour que « l’espace ne soit plus un mythe, mais une affaire de tous », selon Prudence AYIVI, président de Sirius Space Association.
Parlant d’actions, Sirius Space Association s’est prêté à l’exercice de proposer une stratégie spatiale nationale. En la reposant sur des piliers comme les infrastructures, l’éducation et la formation, la recherche et les applications, et la coopération internationale, Prudence AYIVI et son équipe nourrissent le rêve de voir « faire du Bénin une nation spatiale ».
En termes de besoins en ressources financières pour définitivement amorcer ce projet, l’on est sur une estimation d’environ 0,05 % du budget national, soit 1,5 milliard de FCFA, en comparaison aux pays de la sous-région ayant déjà une longueur d’avance sur le Bénin en la matière.
Santé, éducation, sécurité alimentaire, recherche, entre autres, le spatial peut être « un véritable levier pour transformer nos quotidiens », a affirmé Prudence A.
C’est ce que beaucoup de pays africains, à l’instar du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Maroc et de beaucoup d’autres, ont compris en se positionnant. Parlant de positionnement, il est aussi question de volonté politique.
La représentante de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique présente a réitéré l’engagement du ministère en faveur des nouvelles technologies de développement, le spatial y compris.