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Le compostage : une solution pour l’agriculture durable en l’Afrique de l’Ouest

Du 11 au 12 avril 2025 a eu lieu une formation agro-écologique à Saint-Louis. Le projet CIRAWA en partenariat avec l’institut sénégalais de recherches agricoles(ISRA), aspire à une agriculture durable. Cette formation a réuni une vingtaine de producteurs, techniciens agricoles et jeunes entrepreneurs venus de la Gambie, du Cap-Vert et du Ghana.

La perte en fertilité des terres, sont les plus grands défis auxquels font face les agriculteurs à travers le monde et en particulier l’Afrique Subsaharienne. Plusieurs causes, précisément anthropiques, sont à l’origine de ce phénomène comme l’utilisation abusive des engrais chimiques. Cependant, il y a des moyens simples et naturels pour restaurer la fertilité des sols. 

Cette initiative de CIRAWA au Sénégal, a pour objectif de soutenir la mise en œuvre d’installation de vermicombostage pour le recyclage des déchets organiques dans les fermes ou à plus grand échelle. Mais aussi pour réduire la dépendance aux engrais de synthèse et lutter contre le changement climatique, car le compost réduit les émissions de gaz à effets de serre et favorise la séquestration du carbone dans les sols. 

La formation s’est déroulée en 2 jours, alternant  sessions théoriques et pratiques. La première journée a été consacrée à l’ introduction sur les enjeux du compostage en Afrique de l’ouest et  la présentation de l’état des terres à Saint-Louis et de la dépendance aux engrais chimiques. 

La formatrice Maria Pérez a évoqué le processus de production de vermicompostage, la gestion des vers de terre et les différents types d’installations de vermicompostage.  Selon elle,  le compostage varie des techniques les plus simples aux plus avancées, « nous avons le lombricomposage, qui consiste à utiliser les vers pour décomposer la matière organique cette pratique est idéal pour les opérations à petit échelle. » a -t-elle  dit. Elle ajoute qu’« il y a aussi le compostage en andains c’est-à-dire des déchets organiques disposés en long tas ; ou bien le compostage en cuve qui est adéquat pour les zones urbains limité. »

Une solution locale durable, mais moins exploitée

Au dernier jour de la formation les participants ont bénéficié d’une session pratique dans les locaux de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA). 

Elle  leur a permis  de manipuler, construire et observer les différentes étapes d’un compost réussi : choix des matières, équilibrage carbone-azote, contrôle de l’humidité, retournement et maturation. Chaque technique a été comparée selon sa simplicité, son coût, et les types de sols visés.

« Le compost, ce n’est pas un luxe, c’est une solution locale, gratuite, pour enrichir nos champs sans dépendre de l’extérieur », a insisté Maria Pérez. Pour Dr Mame Farme Ndiaye coordinatrice du projet au Sénégal, cet atelier va permettre aux agriculteurs locaux de s’approprier davantage des techniques agro écologiques. 

« Aujourd’hui, le compostage est largement connu dans le monde et au Sénégal, mais dans certaines zones, les producteurs ne savent pas comment faire un bon compost » a-t-elle articulé.

Composter pour rendre à la terre ce qu’elle donne

À l’issue de la formation, les participants ont exprimé une forte satisfaction.  Bella Jallow est un producteur Gambien.Il témoigne en disant que «j’ai compris que même nos déchets de cuisine peuvent devenir un trésor pour nos champs.»

Pour Amélia Mendes Capverdienne et bénéficiaire de la formation d’affirmer :« je viens d’apprendre que l’engrais chimique ne protège les cultures que la première année, alors que l’effet du compost peut se faire sentir jusqu’à quatre ans après son application.» 

D’autres participants ont fait un plaidoyer pour impliquer davantage les groupements de femmes qui sont des acteurs agricoles dans les zones rurales. L’ambiance, à la fois studieuse et conviviale, a favorisé les échanges entre les différents acteurs présents du secteur agricole.

Enfin, cet atelier initié par le projet CIRAWA, a permis de déconstruire de nombreuses idées reçues sur le compost. Mais aussi de démontrer, par la pratique, que des solutions simples peuvent transformer l’agriculture locale.

Le compostage, au cœur de l’agroécologie, apparaît comme une passerelle entre la tradition et l’innovation pour bâtir une agriculture plus respectueuse des sols et des générations futures.

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