Ce vendredi 08 août 2024 à l’université de Parakou, s’est tenue la journée de sensibilisation des bachelières aux STIM. Il s’est agi pour l’équipe du projet RIGRA-CRDI d’apporter l’information crédible sur les possibilités pour les jeunes filles dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.
Au Bénin, à l’université, les filles n’atteignent pas 20% des inscriptions dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, et cette tendance d’inégalité persiste dans la suite du cursus, dans les travaux de recherche ou encore dans l’occupation des postes de responsabilité.
Ces données peu reluisantes présentées aux participantes sont les résultats des investigations menées au Bénin sur l’inclusion du genre dans les structures de formation et de recherche, et viennent mettre le projecteur sur l’énorme travail qu’il reste à effectuer sur le terrain des inégalités sexistes.
L’une des voies identifiées par le RIGRA-CRDI pour venir à bout des inégalités sexistes dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques reste la sensibilisation intensive et permanente dès la base. C’est pourquoi le moment retenu pour cette journée de sensibilisation selon Pr Christine Ouinsavi « est choisi à dessein, parce que les jeunes viennent d’avoir les résultats du baccalauréat ».
L’équipe du projet RIGRA, à travers cette journée veut devancer un peu la sensibilisation globale organisée par le ministère « pour amener les jeunes les filles à pouvoir mieux s’approprier les séances qui viendront, et savoir choisir les mots, savoir poser les pas dans tout ce qui leur sera dit, de sorte qu’elles puissent mieux apprécier leur potentialité et savoir s’orienter vers les STIM et particulièrement les sciences agronomiques où les femmes sont quand même assez rares », à en croire la coordonnatrice du projet.
Les filles recherchées dans les STIM
L’intérêt des jeunes filles et de leur parent, en plus de la participation massive à cette journée, s’est aussi manifesté par l’attention totale accordée aux différentes communications, notamment sur les débauchées liées aux STIM.
Dans un silence religieux, les jeunes bachelières ont pris note des messages poignants des autorités rectorales et professeurs présents pour galvaniser leur motivation. Applaudissements nourris et sourires ont trahi la fierté de ces futures scientifiques à la présentation de quelques modèles, amazones nationales dans la recherche scientifique.
Pour Euphrasie Koudaka, représentante des bachelières à cette journée, « la séance a permis de comprendre que les filles sont massivement recherchées dans le domaine des STIM et elles ont le soutien nécessaire qu’il faut pour exceller ».
« Tous ensemble pour supprimer les inégalités sexistes en Sciences Technolgie, Ingénierie et Mathématiques pour un avenir meilleur des générations », plus qu’un crédo, cette mission que s’assigne le projet de Renforcement de l’Inclusion du Genre dans la Recherche Agronomique, financé par le Centre de Recherche pour le Développement Internationale, s’aligne totalement sur les objectifs de l’université de Parakou.
Professeur Alix Servais Afouda, chargé des études et de l’orientation universitaire à l’université de Parakou dit « haut et fort, qu’à l’université de Parakou, à partir de cet exemple qui est mis en lumière, il faut absolument sensibiliser les parents, puis les filles qui ont pu faire les séries scientifiques, et dire que le futur réside dans une bonne orientation, les séries scientifiques offrant beaucoup d’opportunités ».
Le projet RIGRA-CRDI couvre plusieurs pays dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, et projette davantage d’actions en faveur des femmes et des filles dans les sciences.
Pancras ZOUNTCHEGBE