Le Niébé en Afrique de l’Ouest, d’une culture vivrière à une culture de rente ? C’est le thème d’un atelier scientifique qui s’est tenu à Dakar avec les acteurs de la filière Niébé. Il est initié par l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).
Jean Christophe AVARRE est chercheur scientifique à l’Institut de recherche pour le développement à Montpellier en France. En qualité de membre du comité d’organisation il répond aux questions de Giraud Togbé.
All For Science Media : Le niébé en Afrique de l’ouest, d’une culture vivrière à une culture durable. Que faut-il comprendre de ce thème ?
Jean Christophe AVARRE: L’augmentation de la population particulièrement en Afrique nécessite de produire davantage au niveau agricole et le niébé est une des légumineuses qui permettraient de répondre à ce défi majeur à relever.
Et donc l’idée de ce séminaire, c’est de réunir toutes les personnes concernées par cette filière niébé pour faire un tour sur l’ensemble des recherches qui sont réalisées autour du niébé et de faire aussi le point sur l’état d’avancement des recherches sur le niébé actuellement afin de créer des synergies entre toutes ces recherches.
Et en particulier les deux sessions de ce matin montrent qu’il y a un grand besoin de dialogue entre les différentes disciplines des gens qui travaillent autour du niébé.
Quels points peux-t-on faire sur les travaux de recherches menés sur le niébé?
Il y a beaucoup d’approches différentes et tout à fait complémentaires qui sont menées en particulier en termes de recherches d’augmentation des rendements. Alors il y a des approches plus génétiques (sélection variétale), qui sont des approches qui nécessitent beaucoup de temps et beaucoup d’investissements.
On nous a également présenté des approches de type inoculation. Donc l’inoculation avec des micro-organismes qui vont permettre d’améliorer les rendements. En effet, ces devoirs qui sont souvent menés de façon parallèle et sans discussions, on s’en rend compte que finalement on peut croiser les deux.
Il est aussi dit que cet atelier vise à définir une stratégie de recherche entre les chercheurs au Sénégal …
C’est bien ça ! L’IRD et l’ISRA travaillent depuis très longtemps au Sénégal sur tout un tas de domaines de recherches et la deuxième idée de ce séminaire est de définir quels seraient maintenant les leviers qui permettraient de transformer ces recherches pour aboutir le plus rapidement à des résultats. Et donc ça passe par une stratégie collaborative effectivement avec toutes les partis prenantes.
Quelles les contraintes liées à cette filière ?
Il y a beaucoup de contraintes. Qu’elles soient biotiques ou abiotiques, les plus évidentes c’est bien sûr l’adaptation à la sécheresse. Il faut des cultures qui s’adaptent à un manque d’eau de plus en plus chronique.
Il y a aussi toutes les adaptations aux ravageurs, aux virus, aux parasites… qui ravagent les cultures et donc là aussi il faut essayer d’apporter des réponses. Donc, ça c’est des contraintes très fortes sur la production.
Jean Christophe AVARRE chercheur scientifique
La science pourrait apporter des réponses à cela ?
Absolument ! On a commencé à le voir ce matin et je pense qu’on va continuer à le voir tout au long des sessions de la journée.
Propos recueillis Giraud Togbé
Transcription Ricardo Domingo